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Annaba. Mal-vivre, chômage et manifestations à répétition

Publié le 17/12/2009

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas à Annaba et la situation d’une manière générale tend à se dégrader malgré les milliards investis dans différents secteurs et le chassé-croisé des walis et des directeurs de l’exécutif qui se sont succédés à la tête des différentes administrations.

Les habitants de Annaba voient leur ville sombrer dans le désordre, crouler sous les ordures  et se ruraliser chaque jour un peu plus sans pour autant que cela n’inquiète les pouvoirs locaux qui  préfèrent ne pas trop  provoquer la fourmilière de crainte que cela n’entraîne des mouvements de foule incontrôlables. Mais cette façon de faire s’est révélée encore pire puisque les choses ont évolué dans un sens où une explosion sociale est à craindre du fait d’un chômage dramatique qui frappe de plein fouet une population jeune, des conditions de logement devenues insupportables et d’une déliquescence dangereuse des services de l’Etat. Hormis, certains espaces restés «intouchables » parce qu’à proximité des centres de décision et des résidences d’une certaine classe de la population, le reste de la ville est clochardisé et livré à lui-même.

A quelques centaines de mètres du siège de la commune de Annaba, à la cité place d’Armes, c’est l’anarchie totale, sur la place éponyme, on vend de tout, du vêtement à la clé à mollette en passant par toutes sortes d’objets, une sorte de marché aux puces  à l’algérienne à la différence que celui-ci n’est pas réglementé et on peut y trouver des objets volés qui se vendent le plus normalement au monde. Des DVD et des CD piratés, des radiocassettes, des lecteurs DVx  des téléviseurs, des microordinateurs  portables, des vêtements made in China griffés aux noms de couturiers célèbres et bien d’autres articles sont exposés sur des étals qui occupent tout l’espace. Juste à quelques mètres, c’est un marché de fruits et légumes improvisé qui s’est installé dans la durée et est devenu quasi-officiel, des corbeilles de pain posées sur la chaussé et exposés à la poussière, des vendeurs de thé et autres casse-croûtes et pizzas ont pignon sur rue. Et tout cela baigne dans une insalubrité telle que personne ne la remarque plus. Dans la vieille ville juste derrière, c’est un autre monde où la vie à l’étroit est le dénominateur commun de tous les habitants de ce quartier. Des centaines de famille pour la plupart nombreuses s’entassent dans des deux-pièces sans aucune commodité, ce qui crée bien des désagréments et des problèmes. En période hivernale, il ne se passe presque pas de semaine sans qu’il y ait un incident qui souvent finit par un drame et endeuille toute la ville. La plupart des maisons dans ce quartier datent du siècle dernier et menacent ruine, les servitudes d’eau de gaz et d’électricité qui y existent sont dangereuses et sont à l’origine d’accidents mortels. Il y a près de 2 ans une explosion de gaz a décimé 2 familles de 7 personnes. Les malheureux avaient été surpris dans leur sommeil par cette explosion qui avait provoqué un gigantesque incendie qui a ravagé leur habitation. Il y a un mois, c’est l’effondrement d’une maison qui a causé la mort de toute une famille surprise dans son sommeil.
 
Le père, la mère et leur bébé de 3 ans ensevelis sous les décombres avaient été difficilement déterrés pour être transportés à la morgue. Ce fut le départ d’une manifestation violente qui avait failli s’étendre à toute la ville avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Mardi dernier, c’est du côté de Bouhamra, quartier chaud de la ville se situant à l’entrée est qui a basculé subitement dans la violence suite à l’attribution de 195 logements que les habitants de ce bidonville avaient jugée injuste. Des barricades avaient été dressées sur les axes principaux menant à la ville empêchant toute circulation. Les pneus enflammés, des troncs d’arbres et des objets de toutes sortes jonchaient la chaussée. Et c’est non sans heurts avec les manifestants et des blessés de part et d’autre que ces barrages furent levés après une intervention musclée des forces de l’ordre. Les manifestations suite aux éternelles inondations qui frappent Annaba à chaque précipitation atmosphérique ne se comptent plus, ce sont surtout les quartiers bas de la ville qui sont touchés par ce phénomène, La Colonne et la cité Auzas en tête.

Côté emploi, c’est la galère pour les jeunes chômeurs qui déposent 5 à 6 dossiers dans différentes administrations pour à la fin ne rien obtenir. Il faut dire que les relations, les appuis et les petits coups de pouce font que ceux qui méritent et sont vraiment dans le besoin voient leur candidature rejetée et n’espèrent plus trouver du travail. La situation qui perdure amène un ras-le-bol général qui se traduit souvent de manière violente ; le siège de l’APC est à maintes reprises pris d’assaut par des centaines de chômeurs qui ne veulent plus rien reconnaître. D’autres vont encore plus loin comme cela a été le cas à Sidi Salem où un groupe de jeunes est monté sur le toit de l’antenne administrative et a menacé de recourir au suicide si on ne  trouve pas de solutions à leurs problèmes. Un suicide collectif qui aurait eu de graves conséquences si les autorités locales n’avaient pas réagi à temps et avaient réussi à désamorcer cette situation explosive.  
  
Sur le plan cadre de vie, tout s’est dégradé à Annaba ces dernières années et la Coquette ne mérite plus ce titre pompeux dont on l’affuble, saleté, constructions illicites, bidonvilles ceinturant  toute la ville, espaces publics dégradés, jardins publics devenus dépotoirs, fuites d’eau et autres égouts éventrés avec en prime une insécurité qui touche presque tous les quartiers.

Mohamed Rahmani [LA TRIBUNE - 17-12-09]
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Les Commentaires

Ya Mr Rahmani, il ne reste k'1 seule solution valable, ya + de choix!
Si ls Annabis ne c soulevent ps contre c'te maffia dirigeante pr secourir La Coquette, he-bien elle sera Le Titanic de l'Algerie! Il ne restera ke ls pensees & temoinages tristes, la Harga et ls greves de la faim...

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