Annaba. Aménagement urbain, L’anarchie règne !

L’aménagement urbain et le respect des règles de construction font sérieusement défaut à Annaba. Des citoyens, de plus en plus nombreux, des habitants des quartiers résidentiels de la zone nord notamment, pointent un doigt accusateur vers la commune qui aurait favorisé l’anarchie qui règne dans ce domaine. Les uns parlent de laxisme de la part des services chargés du contrôle et du suivi des projets urbains. D’autres, plus critiques encore, dénoncent le népotisme, si ce n’est la corruption pure et simple qui caractérise chacune des distributions de lots de terrain à bâtir et la délivrance des permis de construire. À ce propos, il est utile de préciser que par sa situation géographique privilégiée, Annaba fait l’objet d’une forte pression sur le foncier, où la moindre parcelle se négocie à prix d’or. Ceci n’explique pas, bien entendu, l’occupation anarchique du sol et encore moins la déstructuration architecturale de la Coquette. Les habitants du lotissement Kouba supérieur sont les premiers à se plaindre de ces affectations inconsidérées des espaces. Eux qui ont vu se dresser des tours de 12 étages devant leurs villas R+2. Des immeubles aux dimensions gigantesques qui ont définitivement bouché la vue imprenable qu’ils avaient sur la mer toute proche, ceci sans parler des regards indiscrets de leurs indésirables voisins.
Le promoteur immobilier qui s’est “invité” sur les lieux n’a jamais été inquiété par les autorités et les élus locaux, bien que les propriétaires les aient interpellés à l’époque sur des expertises prouvant le risque d’effondrement de leurs bâtisses suite aux travaux de terrassement desdites tours. Des dépassements de même nature sont signalés un peu partout à travers Annaba, expressément dans les quartiers d’Oued Edheb et de Sidi Achour où les terrassements des promoteurs ont causé des dégâts irréversibles aux murs et aux fondations mêmes des habitations proches du chantier. Le cas toujours d’actualité de ce propriétaire d’une petite villa au niveau du quartier Rezgui (ex-Saint-Cloud), dont l’habitation est menacée par les travaux d’extension, pourtant non autorisés, qu’a entrepris un voisin influent, illustre bien la situation qui prévaut à Annaba. Situation qui ne ressort pas sur les bilans d’activités des services d’urbanisme de la commune, lesquels rendent régulièrement compte des actions réalisées dans le cadre de la lutte contre les constructions illicites.

Liberté > 10/03/07 > A. ALLIA