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Annaba. 400 commerces ravagés par le feu

Publié le 20/02/2010

C'est un tas de ferraille et de décombres qu'on a découvert dès des les premières heures de la matinée de jeudi. Le centre commercial d'El- Hattab a été ravagé par un important incendie qui s'était déclaré, selon des témoignages, aux environs de 3 heures du matin. Quatre heures pour d'autres. Les conséquences sont désastreuses pour les locataires des espaces commerciaux à l'intérieur comme à l'extérieur du bâti qui témoigne encore de l'ex-OFLA devenu par la suite Souk el-fellah. Les flammes ont transformé les marchandises constituées de vêtements, de chaussures et autres linges en un tas de cendres. «Je n'ai jamais vu un brasier aussi important de ma vie sauf dans les films. Quand je suis sorti de chez moi vers les coups de 5h30, je n'avais pas cru mes yeux. Il y avait des gens qui couraient dans tous les sens, d'autres étaient là comme hébétés ne sachant quoi faire. Des policiers étaient sur place et il y avait beaucoup d'agitation. Les flammes avaient atteint plusieurs mètres de hauteur. C'était effrayant», nous a dit un témoin habitant les environs. Un autre nous a affirmé que sans l'efficacité des éléments de la protection civile, la situation aurait pris une autre tournure. Selon le chef de la police judiciaire, Mohamed- Salah Zeghadnia, le périmètre avait été sécurisé dès les premiers instants de l'alerte. «Nous avons déployé un effectif conséquent pour permettre aux éléments de la protection civile d'agir convenablement. Nous n'avons pour l'instant aucune idée sur l'ampleur des pertes mais elles sont importantes. La police scientifique enquête pour déterminer les causes de cet incendie. Nous sommes en attente de ses conclusions», nous a-t-il dit. Pour le chef de la protection civile d'El- Hadjar, M. Sadek, l'incendie est grave. A l'intérieur du hangar où plus de 400 étals étaient recensés l'un à côté de l'autre, il ne restait que la fumée qui s'échappait du toit effondré et dont la menace d'écroulement du reste se fait sentir. Les exploitants des étals tentaient tant bien que mal de pénétrer à l'intérieur, mais des policiers les en ont empêchés. Un début de panique avait été observé mais la sagesse de certains d'entre eux avait pris le dessus. «Si les policiers vous ont empêchés d'entrer, ce n'est que pour votre sécurité. Le danger est encore présent», dit un commerçant en s'adressant aux autres gagnés par la détresse. «J'ai perdu tout ce que j'ai et je demeure fortement endetté. Comment vais-je sortir de cette situation et payer mes fournisseurs ?», s'est interrogé un autre. Et combien sont –t-ils ces gens qui vivent de ces commerces ? «La réponse est toute simple, il suffit de multiplier par une moyenne de cinq et vous allez avoir un nombre approximatif», nous dit-on. Mais qu'adviendra-t-il des commerçants et par quel moyen les compenser ? Aucun, car les propriétaires de du ce centre commercial, des anciens travailleurs de Souk el-fellah, ayant acquis cet endroit par le biais de l'essaimage appliqué durant les dernières décades, n'avaient contracté aucune assurance devant couvrir les utilisateurs, apprend-on. Les commerçants avaient été empêchés d'exercer avec leur propres registres de commerce. «La direction du souk nous a interdit d'exercer avec des registres de commercecommerces individuels. Nous étions contraints d'activer sous un registre commun, celui du souk. Nous payons un loyer de 40.000 DA par mois pour un espace de 16 mètres carrés avec un cautionnement de 100.000 DA et nous payons nos impôts», a ajouté un commerçant abattu par ce qui venait de lui arriver.

Intervenant dans la discussion, le secrétaire général de l'UGCAA de la wilaya d'Annaba, Moussa Guechi , nous a fait savoir que son organisation va procéder à une opération de solidarité entre commerçants afin de porter aide et assistance aux sinistrés, car du point de vue légal, aucune indemnisation ne leur sera faite et pis encore ils ne disposent d'aucun document pouvant leur permettre de faire valoir un quelconque droit. «Nous allons quand même déposer plainte pour escroquerie, car nous sommes victimes d'une tricherie», selon les représentants des commerçants.

Le wali d'Annaba, Mohamed El-Ghazi, qui s'était déplacé sur les lieux dès des 6 h30 du matin, a rassuré les concernés concernant la rénovation du site dès dimanche prochain . On apprend que le gérant propriétaire des lieux sera poursuivi en justice pour défaillances ayant entraîné d'importants dégâts sans compter ceux causés au bâti et les conséquences graves qui auraient pu s'étendre aux voisins immédiats.

A cet effet, le directeur du centre commercial Essalem, dont le mur est mitoyen à Souk El-Hattab nous a dit : «Heureusement qu'il y a eu l'intervention des éléments de la protection civile. Les flammes ont atteint le 5e étage et si ce n'est le rideau d'eau déployé tout au long du mur pour empêcher la propagation des flammes, mon commerce aurait été lui aussi la proie de ce gigantesque brasier. Il faut voir pour le croire.»

A propos de moyens, les services concernés ont dépêché sur les lieux un peu plus de 300 éléments entre sapeurs- pompiers et gradés des différentes unités de la wilaya en plus de 30 camions de différentes catégories dont des camions- citernes. Le secrétaire général de l'APC d'Annaba, M. Chakib , avait renforcé les moyens de la protection civile par des camions de gros tonnage, des engins et des barricades pour sécuriser les lieux et dérouter la circulation automobile de l'endroit du sinistre. Un endroit qui s'étale sur 9.000 mètres carrés et qui avait drainé quelques milliers de personnes qui se sont regroupées derrière les barricades pour suivre l'évolution de la situation. Une situation que la police maîtrisait parfaitement et l'on n'avait relevé aucun incident.

La rencontre des sinistrés avec le wali qui les avait reçus au niveau de la grande salle de l'APW a été d'un apport considérable pour le maintien du calme après que le chef de l'exécutif eut décidé de la mise en place d'une commission d'enquête conjointe (police et concernés) afin de mettre au clair les causes réelles de l'incendie déclaré dans les stands de vente de la friperie situés dans le parking pour s'étaler d'une manière rapide et atteindre l'intérieur du hangar et ravager tout ce qu'il contenait.

Hocine Kedadria [LE QUOTIDIEN D'ORAN - 20-02-2010]
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