Annaba. Cité des orangers : Fuite d’eau depuis deux années - Les responsables se renvoient la balle

Les habitants sont menacés par un risque de cross-connexion, puisque l’eau qui coule est en contact direct avec les eaux usées d’un bidonville voisin.

L’importante fuite d’eau de la cité des Orangers (208 logements EPLF) à Annaba, persistant depuis deux années, ne sera pas encore colmatée cette année. L’information émane de Smaïl Dorbani, président de l’union des associations de quartiers de la wilaya de Annaba (Uaqwa), qui l’a transmise par écrit au wali. Cette fuite d’eau constitue une importante perte de réserves d’eau à la ville, en sus de la dégradation permanente du bitume, laquelle empêche l’intervention des services techniques.

Se référant à plusieurs correspondances officielles des administrations concernées, le président de l’Uaqwa a voulu démontrer au chef de l’exécutif que ces dernières, y compris la daïra de Annaba, optent pour la fuite en avant devant ce problème qui menace aussi la santé des habitants, puisque l’eau potable issue de la fuite en question est en contact direct avec les eaux usées du bidonville qui ceinture la cité.
En effet, dans une correspondance, datant du 4 octobre dernier, le directeur de l’urbanisme et de la construction a saisi le directeur de la Seata en lui exprimant ceci: «Les travaux de bitumage sont en cours sur le site (208 logements EPLF), pour cela je vous demande d’intervenir pour stopper l’écoulement des eaux provenant du réservoir El-Fakharine qui déverse sur la voie principale.»

Depuis, rien n’a été fait, et le  précieux liquide coule toujours sur la voie en question. Même la direction de l’hydraulique a été informée du problème par l’APC. Dans sa réponse du 28 novembre dernier, le directeur de l’hydraulique a rassuré la mairie en apportant les précisions suivantes: «La SEATA sera relancée par mes services pour procéder à la réparation dans l’urgence de la fuite sur la conduite desservant les réservoirs 4x5000 m3 de Fakharine. Pour ce qui est des débordements des eaux usées provenant des constructions illicites, il s’agit d’un problème de respect des règles d’urbanisme entrant dans le champ de compétence des services de l’APC de Annaba. Je vous prie de prendre en charge et de régler dans les meilleurs délais ce problème qui permet le lancement des travaux d’aménagement et bitumage de la chaussée.» Ainsi, chacun se déculpabilise devant un problème dont les seules victimes demeurent les habitants de cette cité.

Leïla Azzouz [EL WATAN - 15-12-2010]