Vous êtes ici >> Accueil/Annaba Actualités/Annaba. Des lots de terrain à bâtir squattés à Berrahal
Zone Membre
Publicités

Annaba. Des lots de terrain à bâtir squattés à Berrahal

Publié le 15/02/2011

Alors que 48 logements ont été occupés de force.

En plus de l'occupation des poches constructibles urbaines, de nombreux individus ont occupé illicitement des lots de terrain au niveau d'une zone forestière et du côté de la cité de Sidi-Ali, implantée sur les hauteurs de Berrahal.

L’anarchie ambiante et la déliquescence des institutions de l’État surtout depuis les récents mouvements de protestation qui ont secoué certaines communes de la wilaya de Annaba, à l'instar de nombreuses villes du pays, ont fait que des lots de terrain - tous statuts confondus - ont fait l’objet d’un véritable «pillage» à Berrahal, une daïra située à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Annaba.

Devant l'absence de la force publique, des groupes d’individus ont occupé par la force, en début de semaine, près d'une cinquantaine d'appartements nouvellement réceptionnés. Exhibant des bonbonnes de gaz, les auteurs menaçaient de faire exploser les immeubles, si les services de sécurité venaient à intervenir pour les en expulser. Nous apprenons, par ailleurs, auprès du service technique de l'APC de Berrahal que certains «squatteurs» qui se sont rapproché de la commune ont indiqué qu’ils ont agi en conformité avec le discours du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lequel a affirmé, selon eux, que «les jeunes ont le droit à un lot de terrain à bâtir de leur choix».

C’est ainsi qu'en plus de l'occupation des poches constructibles urbaines, de nombreux individus ont occupé illicitement des lots de terrain au niveau d'une zone forestière et du côté de la cité de Sidi-Ali, implantée sur les hauteurs de Berrahal, ainsi qu'aux alentours, notamment au niveau du périmètre du lac Fetzara et de la zone industrielle.

Même les parcelles situées près de la mosquée et de la bibliothèque municipale, réservées par l’agence foncière pour abriter différents projets de logement, n’ont pas été épargnées. Alors qu'au quartier de Tacha, à la sortie ouest de Berrahal, on signale l'existence même d'une filière spécialisée dans l'occupation, la construction puis la vente des lots de terrain à bâtir.

C'est ce qu'a révélé d'ailleurs à ce sujet, Nacer Benali, un élu responsable de l'antenne de l'APC dudit quartier. Ce responsable, qui a affirmé avoir saisi la force publique dans ce contexte, mais sans aucun effet, a précisé que l'ex-maire de la commune de Chetaïbi est l'un des «bénéficiaires» de cette filière.

Non loin de ce quartier, ce qui a été fait de la forêt de chêne-liège mitoyenne de la RN44 reliant Annaba aux wilayas de Constantine et Skikda, appelée communément «ballot ezzaouch», bien des services des forêts, est un des cas les plus édifiants de la situation d’anarchie. Cette zone fait l’objet depuis des années d’un pillage systématique et ininterrompu, ceci au vu et au su de tout le monde. Autrefois très dense, cette forêt de quelque 2 000 hectares appartenant au secteur des forêts, comportant une zone protégée a perdu malheureusement, au fil des années, pratiquement 80% de sa végétation. Aujourd’hui, les jardins potagers, entre autres, pullulent comme des champignons entre les rares arbres de chêne-liège encore debout.

Pourtant ce n’est pas la police de l’urbanisme et de la protection de l’environnement (PUPE) ou encore les services des forêts qui manquaient dans cette daïra où le tribalisme et le régionalisme sont légionnaires. Plus navrant, cela se passe au moment même où les potentialités foncières destinées à l’investissement et à la promotion immobilière se rétrécissent comme une peau de chagrin et que les autorités consentent un effort sur la mobilisation des terrains.

Même chose du côté des cités semi-rurales dites Bouguessas et Kalitoussa où plusieurs autres lots, ont été détournés, dont certains abritent de véritables «ranchs» alors que d’autres parcelles ont servi à l’érection de baraques sordides. Pis encore, cette situation propice aux pilleurs s'est avérée chronique dans la mesure où elle s'est propagée dangereusement pour toucher les communes de Treat et surtout Oued El-Aneb.

Nous avons tenté de joindre à maintes reprises les responsables de la daïra de Berrahal pour avoir plus de précisions sur la situation qui prévaut dans cette partie de la wilaya de Annaba en particulier. En vain. Les élus que nous avons pu rencontrer ont affirmé que la situation est explosive mais qu'il faudra attendre pour réagir.

B. BADIS [LIBERTE 15-02-2011]
« Actualité précédente
Annaba. La ville sous les feux d’artifice
Actualité suivante »
Annaba. Chercheurs d'emploi à l'est: De belles promesses à la pelle

Pas de commentaires, soyez le premier à commenter cette brève !

Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de notre site !

Identifiez-vous :


Ou Inscrivez-vous gratuitement !

Dernières brèves

Articles similaires