À propos du moratoire sur la peine de mort : Bourayou : “On ne voulait pas montrer qu’on était en pleine guerre”
La peine de mort a été au centre des débats d’une conférence qui s’est déroulée jeudi passé au CCF de Annaba. L’animateur du débat, maître Abderharmane Boutamine, a tenu à donner des chiffres pour montrer la situation sur le plan international : “Actuellement, il y a 25 000 personnes en attente d’exécution, et jusqu’à 2005, plus de 2 500 ont été exécutées.” Et de nommer les pays “exécuteurs” : les États-Unis, l’Iran, la Chine et l’Arabie saoudite. Concernant l’Algérie, maître Bourayou a rappelé que “les exécutions ne sont plus appliquées depuis le moratoire de 1993”. Pourquoi cette année ? C’était, entre autres, “parce qu’on ne voulait pas faire croire qu’on était en guerre”. L’historien Dahmani a gratifié l’assistance de ses interventions, en éclairant les présents sur plusieurs points tels que l’origine de la loi du talion qui, selon lui, ne remonte pas à la Bible mais bien avant. “C’est inscrit dans le code de Hamourabi, soit au 18e siècle avant-Jésus Christ.” En tout cas, les débats ont montré que la peine de mort reste toujours dans le domaine des “arguments contre arguments”, comme l’a affirmé Me Bourayou : “L’homme n’est plus satisfait. Il y a des limites avec les récidivistes et le doute sur la justesse de la sentence en relation avec les erreurs judiciaires que personne ne peut nier”, avant de terminer : “L’exemplarité de la peine de mort n’a pas été prouvée.”
Liberté > 17/03/07 > Salim KOUDIL
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