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Annaba. El Hadjar : L'expertise démontre qu'il y a eu crime

Publié le 15/01/2013

Alors que les policiers d'El Hadjar avaient conclu intentionellement au suicide

Elle n’avait pas encore bouclé ses trente printemps ; Ryma, mère d’un enfant de 3 ans, a été retrouvée, en juillet 2012, dans son appartement à El Hadjar, avec une balle dans l’abdomen. L’enquête a été confiée au commissariat dans lequel exerce son époux. La police a tout fait pour faire croire à un suicide avec l’arme du policier, alors que l’expertise privilégie la thèse de l’homicide.

En cette journée du 29 juillet 2012, Ryma, toute heureuse de clore le contentieux qui mine sa vie de couple, a dépensé un argent fou en cadeaux à son mari, policier de son état. Lors de son dernier appel téléphonique à sa mère, juste avant la rupture du jeûne, elle était heureuse d’annoncer la fin de son calvaire. Depuis plus d’un an, les disputes avec son mari s’étaient multipliées et, à chaque fois, ses parents la raisonnaient en lui conseillant de penser à son fils de 3 ans. Personne ne sait ce qui s’est passé dans cet appartement loué dans une cité à El Hadjar, où elle vivait depuis son mariage.

Les voisins n’ont rien entendu en dépit du silence qui régnait à cette heure de prière des tarawih. Selon les parents, la Protection civile d’El Hadjar aurait reçu un coup de téléphone de l’époux demandant l’envoi d’une ambulance pour évacuer son épouse malade. Arrivés sur les lieux, la présence des pompiers attire l’attention des voisins, qui accourent vers l’appartement. Ryma était nue, allongée sur son lit, avec une blessure au niveau de l’abdomen ; une arme à feu était posée sur le divan. Elle n’était pas encore morte. Rapidement, on lui enfile une djellaba avant de la transporter vers l’hôpital d’El Hadjar, où le personnel médical découvre qu’elle a reçu un coup de feu.

Le commissariat d’El Hadjar est saisi de l’affaire et le procureur est informé par l’hôpital que Ryma a reçu une balle dans l’abdomen. Celle-ci, agonisante, est évacuée vers l’hôpital de Annaba, où elle décède des suites de sa blessure. Une autopsie est ordonnée par le procureur, alors que les collègues du mari de la défunte, en quelques jours seulement, ferment le dossier en concluant qu’il s’agissait d’un suicide.

De nombreuses failles apparaissent. L’appartement où a eu lieu l’incident n’a pas été mis sous scellés et tous les objets qui auraient pu être saisis pour l’utilité de l’enquête ont été laissés sur les lieux. Certains, comme l’arme, ont été déplacés par le mari, qui n’a jamais quitté l’appartement en question. Pourquoi ?

On n’en sait rien. Ce qui est certain, c’est que le procureur n’a pas cru un seul instant à la thèse du suicide et encore moins les parents de la victime. Dans le rapport d’autopsie, il est clairement indiqué que Ryma a subi des violences qui lui ont causé la fracture d’une vertèbre et que le tir a été de moyenne distance. En fait, si Ryma s’était suicidée, la balle aurait été de courte distance.

Une conclusion qui pousse le procureur à ordonner une expertise, dont les conclusions confirment clairement que Ryma ne s’est pas suicidée. Elle a été tuée avec l’arme de son époux.

Alors que la famille de la défunte commence à perdre espoir, le parquet de Annaba convoque les parties pour aujourd’hui. L’affaire est enfin requalifiée en tant qu’homicide et non plus comme suicide. «J’étais certaine que ma fille avait été tuée. Elle ne pouvait pas être aussi heureuse qu’en cette journée où elle est morte et se suicider par la suite. Elle respirait le bonheur et était aux anges ; elle avait acheté à son mari plein de cadeaux. J’ai un témoin, une de ses amies, qui était avec elle au téléphone jusqu’à la dernière minute, qui va apporter de nouveaux éléments à l’enquête et écarter définitivement la thèse du suicide que les collègues de son mari ont tout fait pour imposer. Cette affaire n’aurait jamais dû être confiée aux collègues du mari de ma fille», déclare la mère de Ryma.

Salima Tlemçani [EL WATAN - 15-01-2013]
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Les Commentaires

De deux choses l'une. Ou bien c'est une police incompétente, et donc à ce moment là nous déplorons une institution à la noix, ou plutôt une police sur laquelle pèse de lourdes suspicions: Soupconnée de dissimulation des preuves, d'omettre de prélever sur les lieux de l'homicide tous les détails indispensables à l'enquête, un travail d'enquête visiblement baclé, voir même sciemment brouillé, etc...
Tous ces éléments suffisent à orienter ce cas vers la direction de la cour suprême nationale, en raison de l'illégalité de la procédure des collègues policiers et en raison égalemnent de la rapidité avec laquelle la conclusion du suicide a été rendu, sans avoir eu le temps de procéder objectivement à une enquête bien approfondi.
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