Annaba: L’EPA dépose plainte pour occupation illégale

L’Entreprise portuaire et l’Entreprise de gestion des ports de Pêche vient de déposer plainte contre les pêcheurs originaires des autres wilayas, et qui accaparent les postes d’amarrage illégalement, comme l’a annoncé hier M. Hami, le DG du port de pêche, qui devait ajouter que le plan d’accostage allait être revu à cette occasion, à la suite d’une réunion avec les garde-côtes. De plus, les intéressés ont été destinataires de mises en demeure pour quitter immédiatement les postes de mouillage où certains sont ancrés de façon permanente, au détriment des pêcheurs de Annaba qui ne savent plus où accoster leurs chalutiers et autres embarcations de pêche. Ce litige, qui date depuis plusieurs années, est à l’origine du mouvement de protestation entamé ces derniers jours par les pêcheurs, comme nous l’avons porté dans nos colonnes. D’un autre coté, la chargée de la communication du ministère de la Pêche, Mme Khezam, que nous avons contactée par téléphone, devait nous déclarer qu’il n’existe pas de loi interdisant aux pêcheurs légalement immatriculés, de quelque région qu’ils soient, d’accoster dans un port de pêche du pays, « à condition qu’il y demeurent juste le temps de décharger ou de charger leurs embarcation pour laisser la place aux pêcheurs locaux, qui sont les prioritaires absolus.» Il est évident que, pour Annaba, les choses ont été largement dépassées, et les pêcheurs rongent leur frein depuis longtemps, parlant de « hogra » à leur encontre, avant de se décider à lancer un mouvement de protestation qui a abouti sur des prises de décision adéquates, et l’on s’attend à ce que les pêcheurs de Annaba reprennent leur activité après plusieurs jours de débrayage. Ajoutons que, pour une population de 4000 pêcheurs, dont la grande majorité est diplômée de l’Ecole de pêche de la wilaya, où l’on est marin-pêcheur de père en fils. Le port compte une flotte de pêche comprenant 1044 embarcations, dont 44 chalutiers et 122 sardiniers. En moyenne, la production de poissons est estimée à 8000 tonnes par an, et des efforts sont consentis par les responsables pour augmenter cette performance, jugée très en-deçà des potentialités réelles des pêcheurs qui, de leur côté, font face à de nombreuses contraintes, notamment celle de l’insécurité qui règne au port, et l’absence de commodités pour leur faciliter le travail.

L'EST - 20/02/2013 - H.M.