Annaba: Procès d’un réseau international de trafic de drogue

La 1ère séance de la 1ère session 2013 du tribunal criminel a été ouverte solennellement par le président, M. Mamène Brahim, qui a tenu à saluer les membres du jury, les services de sécurité chargés de couvrir les débats, ainsi que les avocats et la presse. L’affaire, jugée ce jour, traite d’un trafic de drogue international dont le principal instigateur avait été arrêté le 15/01/2012 portant deux armes de poing chargées, un fusil de chasse à canons superposés ainsi qu’une arme blanche servant à découper le bois de chauffage dans nos campagne. De plus, cet individu, B.Mohamed Salah, âgé de 42 ans portait une tenue de combat de la gendarmerie nationale et disposait d’un lit de camp installé en pleine montagne et d’un sac à dos, un véritable faux terroriste. L’acte d’accusation parle de trafic de drogue entre la Tunisie et l’Algérie. Devant le magistrat instructeur, il avait reconnu avoir fait passer à travers la frontière 30 kg de cannabis, placés dans des bidons en plastique contenant chacun 10 kg. De l’autre côté de la frontière l’attendait, selon ses dires, un autre Algérien, commerçant en effets vestimentaires à El-Tarf, à bord d’une Mégane, pour remettre la « marchandise » aux clients tunisiens, rapporter l’argent et recevoir en contre partie 10 millions de centimes pour services rendus. « Erousse » de son nom. Toufik, né en 1985 et résidant à El-Tarf transitait fréquemment pour se rendre en Tunisie et en Lybie acheter des vêtements pour alimenter son commerce. Cité à la barre, le principal accusé, qui était déjà sous l’effet d’une condamnation par contumace à 20 ans de prison pour justement un trafic de drogue et en fuite depuis 5 années passées au Djebel où il vivait en ermite nie, toutes les accusations affirmant qu’il avait été torturé durant 8 jours par les gendarmes qui l’avaient arrêté et qu’il ne connait aucun de ses co-accusés. Mais le PV du juge d’instruction portant ses déclarations en présence de son avocate le contredit car il affirmait, lors de sa présentation, qu’il avait bien été trouvé portant des armes et qu’il avait fait passer 30 kg de cannabis en Tunisie. Jurant par tous les Dieux qu’il n’est que la victime innocente des gendarmes qui lui auraient présenté une liste de suspects en lui demandant de donner les noms de ses complices. Le procureur de la République dans un réquisitoire très succint démonte toutes les dénégations de « Billa », le principal accusé. Il réclame sereinement la peine de 20 ans de réclusion criminelle pour le trio et 1 million de dinars d’amende qu’ils payeront conjointement. Le tribunal, après les plaidoiries des avocats de la défense se retire pour délibérer et revient avec le verdict de 20 ans de prison ferme et d’une amende de 1000 000 DA après avoir bénéficié des circonstances atténuantes pour trafic de drogue, détention d’armes à feu et faux et usage de faux. Les deux autres prévenus ont été acquittés.

L'EST-04/03/2013 - Ounissi Mane