Annaba: Tribunal criminel - Après 11 mois de prison, ils sont innocentés

La famille dormait en cette nuit du 14 au 15 avril 2012, lorsque deux jeunes s’étaient introduits dans leur maison située dans la cité populaire de Kheraza dans le but de voler le camion garé dans le garage dont la porte était cadenassée. Réagissant au bruit que faisait la porte d’entrée qui grinçait, la fille, qui révisait ses leçons, avait jeté un coup d’œil dans le couloir éclairé malgré l’heure indue. Il était en effet 3 heures du matin. La mère, réveillée en sursaut, s’était précipitée vers la porte et s’était trouvée face à face avec l’un des voleurs cagoulés qui lui adressa un jet de sa bombe lacrymogène. Le gaz s’était déversé sur sa tête car, dans un mouvement de défense, elle s’était baissée, préservant ainsi ses yeux.  A son tour le père éveillé lui aussi par les cris, accourut mais il reçut un coup de couteau en plein visage, lui occasionnant 12 jours d’incapacité. Ayant des soupçons sans cependant être sûrs ils déposent une plainte contre des jeunes du quartier dont l’un a les yeux verts comme ceux de l’agresseur. S. Abderrahmane la victime, affirme que les jeunes qui sont dans le box des accusés sont bien ceux qui voulaient lui voler son camion. La mère, par contre, déclare ne pas être sûre que ce soit eux.  Les deux accusés nient toute introduction dans la maison de leurs voisins, mais qu’ils étaient invités à un mariage à Kheraza. Le second affirme qu’il était chez lui dès 21 heures pour suivre une émission de la chaîne de télé «Hannibal» qu’il ne ratait jamais. Les témoins qui défilent à la barre sont là pour dire que les accusés étaient présents chacun dans un mariage différent. Brillamment défendus par leurs avocats et en particulier Maître Cadi, qui avait démonté toute l’accusation faute de preuves et de précisions avancées par les victimes, les jeunes S. Anis et H. Noufel échappent à une condamnation qui les aurait amenés à rester en prison, malgré le réquisitoire du représentant du ministère public qui avait demandé 5 ans de réclusion à leur encontre. Blanchis, ils rentreront chez eux après près d’une année passée en prison malgré leur innocence innocents. Comme quoi les juges ne condamnent pas à l’emporte pièce et que parfois l’innocence est reconnue malgré des procès-verbaux de police accablants.

L'EST - 26/03/2013 - Ahmed Chabi