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Annaba: Cité Boussedra - A quand la fin de la marginalisation ?

Publié le 31/03/2013

Assurément, à la cité Boussedra, dans la commune d’El Bouni, les nombreuses privations et préoccupations angoissent les habitants, une population de plusieurs milliers d’âmes qui font face au manque d’emplois et de logements décents, à l’insécurité et à la dégradation totale du cadre de vie. C’est comme si le développement local n’est jamais passé par là, alors que plusieurs responsables locaux s’y sont succédé. Gros plan sur une cité au point mort. La cité de Boussedra à quelques kilomètres du chef-lieu de la commune d’El Bouni, dans un lieu stratégique reliant la zone industrielle à l’axe routier du Marché d’intérêt national, végète dans le sous-développement. C’est hélas un quartier qui végète dans l’oubli et l’indifférence à tel point que les jeunes n’hésitent pas à faire des graffitis pour exprimer leur désespoir et leur désarroi, à l’instar de la fameuse expression « ici se termine la vie » (houna tantahi el hayette). Il convient de noter que la cité avait été classée zone à promouvoir, c’est-à-dire qu’elle figure parmi les localités privilégiées en matière de développement local. Malheureusement, rien n’a été fait. En l’absence d’espaces d’épanouissement et de loisirs ainsi que d’un cadre de vie adéquat, les jeunes sont guettés par de nombreux fléaux sociaux, notamment la drogue, l’alcool et la délinquance. Il y avait même des propositions alternatives pour les habitants, plus particulièrement les jeunes. Mais cela s’avère ne pas être une priorité pour les responsables locaux. Chose qui vient enfoncer le clou pour laisser toute une région au bord de l’asphyxie. Une situation qui embarrasse les habitants, réclamant une prise en charge et des initiatives en leur faveur. Un développement qui tarde à venir L’amélioration urbaine à la cité Boussedra que la population attend avec impatience, se fait toujours désirer. Une escalade de dégradations du cadre de vie dénote du malaise que vivent les habitants. L’alimentation de milliers de foyers en gaz naturel ne semble pas pour demain, pourtant le réseau existe bel et bien depuis de longues années. Un autre point noir inquiète les habitants, c’est la dégradation des chaussées, et trottoirs ainsi que la prolifération des décharges sauvages dans plusieurs coins de la cité. Les plaignants nous informent aussi que la concrétisation de nouveaux établissements éducatifs est nécessaire, d’autant plus que les élèves suivent leur scolarité dans des structures scolaires qui connaissent une surcharge insupportable. A cela s’ajoute le climat d’insécurité qui y règne, en raison de l’absence de l’éclairage public. Le raccordement de la cité au téléphone fixe et à l’Internet, fait également défaut. Un isolement total, au sens propre du terme ! Il suffit de faire un petit tour à Boussedra pour comprendre que la misère a dressé son chapiteau pour une durée indéterminée: des recoins bondés de chômeurs et des murs pleins de graffitis dénonçant le ras le bol. Un jeune chômeur vide son « sac ». « Avec des  postes de travail instables et des salaires minables pour certains, l’exclusion sociale pour d’autres, et à part l’élevage des chèvres, des brebis et des poules,  rien d’autre. Nous vivons à l’âge de pierre. Manifestement, Boussedra et ses habitants ont toujours été marginalisés. On manque d’investissements et de plans de développement. Est-il logique que toute la région n’a pas bénéficié de programme d’aucune relance économique, commerciale et sociale ? Elle souffre le martyr depuis de longues années. Le nombre de chômeurs a triplé et nous sommes tous bloqués. Comme vous le voyez, rares sont les hommes d’affaires qui investissent à Boussedra », selon lui. Un cadre de vie difficile, une souffrance au quotidien Après plusieurs années de « bonne gouvernance » des pouvoirs publics, les promesses d’investissements nécessaires pour son développement à l’image des autres régions défavorisées de la wilaya n’ont pas été tenues. Les habitants de la cité Bousedra sont unanimes, le plus gros problème auquel ils font face est la détérioration des chaussées. Chose qui rend leur quotidien de plus en plus difficile, d’autant plus qu’ils n’arrivent pas à convaincre les chauffeurs de taxis, les clandestins et même les ambulanciers de les déposer de n’importe quel coin de la wilaya vers leur région et vice versa, notamment dans des cas d’urgence relatifs aux périodes d’accouchement des femmes enceintes. A ce propos, Mohamed ne mâche pas ses mots pour fustiger les autorités locales qui arrivent selon lui « à dormir la nuit tranquillement, sans aucune prise de conscience». Les chaussées, dit-il, sont impraticables, les trottoirs sont éventrés alors que l’éclairage public fait défaut. Ici, la dégradation urbaine a frappé fort ! Le jeune homme n’éprouve aucune colère. Il connaît par cœur les coins et recoins de sa cité. Certains ont dû vendre leurs maisons et sont partis. Gaz naturel, le rêve irréalisable Dans le quartier, la plupart des maisons sont délabrées et sans gaz naturel. Un autre jeune homme, Fayçal, explique que le réseau passe par leur cité, reliant la commune d’El Bouni à la zone industrielle. Or, eux, ne bénéficient pas de cet avantage. Et de surcroît, ils n’arrivent même pas à s’approvisionner en bombonnes de gaz, notamment pendant la période hivernale, en raison de son coût excessif qui atteint le plus souvent 1.000 DA. Une zone transformée en décharge publique Une fois dans la cité, nous avons été surpris par la prolifération des immondices qui jonchent le sol. La cité est véritablement à l’abandon. « Pour éradiquer ces décharges et protéger le quartier des pollutions, il est urgent d’inscrire un plan d’action technique « Nous craignons des contaminations par des maladies infectieuses dues aux ordures, particulièrement chez les enfants qui élisent domicile dans la rue après les heures de scolarisation et pendant les vacances », expliquent des habitants. Les populations ne s’étendent guère sur les opérations de réhabilitation, autrement dit le bricolage, qui leur permet de survivre. À ce niveau là, ils ont souligné qu’une entreprise est venue un jour entamer les opérations de réfection de la route principale de la cité et certains axes, ce qui a réveillé les espoirs des riverains. Mais une fois les travaux terminés et l’entrepreneur parti, les chaussées sont redevenues impraticables dés les premiers gouttes de pluie, se sont-ils indignés. Les écoliers, premières victimes Les enfants de la cité Boussedra sont visiblement les premières victimes de la dégradation totale du cadre de vie. Car, en plus du poids des cartables, l’état des chaussées et trottoirs aggrave davantage leur calvaire, notamment durant la période hivernale où il est impossible aux enfants d’emprunter les voies menant à leurs écoles du fait des inondations et des mares qui se forment. «Il n’échappe à personne que, si nous avons un meilleur cadre de vie et une bonne prise en charge des préoccupations des enfants, on aurait de bon résultats scolaires et on éviterait ainsi la déperdition scolaire», ajoutent les plaignants. L’insécurité, un point noir En raison de l’absence de l’éclairage public, les coupures récurrentes de l’électricité et le manque de patrouille et de rondes policières, les habitants font face au diktat qu’imposent les malfaiteurs de la région et des régions limitrophes. Plusieurs cas d’agressions, de cambriolages et de vols organisés y ont été enregistrés, ce qui a rendu pénible la vie des citoyens. « Il y a lieu de noter que, vu la conjoncture actuelle, notamment dans les villages les plus reculés où le climat d’insécurité sévit, des mesures d’urgence doivent êtres prises par les autorités concernées. A commencer par l’installation d’un corps de sécurité qui peut éviter la situation d’anarchie, le banditisme et la prolifération d’agressions commises par les drogués et pour lutter en ces temps difficiles contre les enlèvements d’enfants qui prennent une ampleur inquiétante. À quand la fin du calvaire ? En raison de tous les problèmes précités, les habitants lancent un appel de détresse à l’intention du wali et des autorités supérieures à l’effet de les « sortir » de cette misère.

L'EST - 31/03/2013 - Toufik Ouazaa

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