Annaba: Troisième semaine de grève des travailleurs à Gesi-Bat

Des pertes financières colossales - D’aucuns à Annaba peuvent croire que les préjudices de Gesi-Bat, filiale relevant du groupe d’entreprises publiques de construction « Grepco », seraient évalués à plus de 32 milliards de centimes. L’arrêt total du travail dans les 6 unités en raison de la grève illimitée des travailleurs, en est la principale cause. Les autorités locales et les responsables du groupe affichent une totale inertie. Les quelque 1 000 travailleurs au sein de ladite entreprise de travaux publics sont en grève illimitée depuis le 6 avril en cours à cause des mauvaises conditions du travail et notamment contre ce qu’ils ont appelé « l’humiliation » exercée par le directeur à leur égard. Selon certaines sources, les travailleurs des 6 unités industrielles de “Gesi-bat” basée à El Bouni, en face du pôle universitaire, continuent de bouder leurs postes de travail depuis déjà 12 jours, les chantiers essentiellement du bâtiment sont complètement paralysés, sans pour autant faire réagir les autorités locales et les hauts responsables du groupe « Grepco ». Surtout quand on sait que les pertes financières encourues par l’entreprise publique sont évaluées à plus de 32 milliards de centimes. Les mêmes sources ont souligné que la raison pour laquelle les travailleurs ont eu recours à la grève réside dans l’indifférence de l’employeur vis-à-vis de leur plate-forme de revendications. Les travailleurs ont interprété cela comme un « mépris total ». Chose qui les a poussés à mener une grève sur le tas, jusqu’à nouvel ordre. Le mouvement de protestation s’est transformé en une grève pour exiger de travailler dans de bonnes conditions professionnelles et sociales, jusque-là déplorables et à un appel explicite pour le départ du directeur de la filiale Gesi-Bat. Car, ce dernier, ne cesse d’intimider les salariés en les menaçant des poursuites judiciaires au cas où ils ne mettront pas fin à leur grève. D’après des employés, pas moins de 18 travailleurs seront traduits par devant la justice à la suite des plaintes portées à leur encontre par l’administration. Les travailleurs continuent la grève qui entre dans sa troisième semaine d’affilée afin de parvenir à la satisfaction d’un certain nombre de revendications, entre autres, le respect mutuel, l’augmentation de salaire, l’octroi des primes diverses, la mise à niveau professionnelle, et l’annulation des poursuites judiciaires contre des collègues. L’employeur n’a pas souhaité de répondre favorablement aux revendications des travailleurs qui menacent d’ailleurs de durcir leur mouvement en organisant des marches pacifiques et une grève de la faim. Les représentants des travailleurs ont mené une série de négociations avec l’employeur, la direction du groupe et la direction centrale à Alger afin de trouver une issue de la crise par la résolution de la situation de telle façon à satisfaire toutes les parties, plutôt que d’aggraver la situation de plus en plus, y compris les pertes financières, colossales. En ce sens, les travailleurs ont lancé un cri de détresse au président de la République Abdelaziz Bouteflika, sollicitant son intervention personnelle.

L'EST - 20/04/2012 - Toufik Ouazaa