Annaba: Rénovation du marché central - Les vraies raisons du blocage

Depuis que l’entreprise chargée des travaux de rénovation du marché central a plié bagages avant d’entamer son chantier, il y a plus de deux années, la situation n’a pas évolué et les tentatives de reprendre les choses en main par l’APC, propriétaire des lieux, sont restées jusqu’à présent un vœu pieux. La véritable raison, c’est le manque de confiance des commerçants vis-à-vis de l’administration ; ces derniers craignent que les délais impartis à l’entreprise pour ces travaux ne soient pas respectés, aggravant encore plus le manque à gagner qu’ils vont indubitablement subir durant la période des travaux. Aussi, d’après les affirmations de Hadj Fodil, leur porte-parole, de nouvelles propositions auraient été faites à l’APC, tout en mettant une fois encore l’accent sur la situation catastrophique de ce lieu commercial situé en plein centre-ville, et qu’il n’est nul besoin de rappeler. « Nous avons proposé que l’entreprise viennent travailler à mi temps, c’est-à-dire à, partir de 14 heures chaque jour, jusqu’à la fin des travaux ou alors en fragmentant les travaux par lots de cases. Mais l’APC reste muette et nous nous demandons jusqu’à quand va durer l’état de dégradation de plus en plus important de cette bâtisse qui fait fuir les clients. Non seulement en raison de la saleté des lieux, mais aussi de la présence de l’informel qui ferme pratiquement les issues du marché ». Pour d’autres commerçants, en majorité des pères de familles, la crainte de voir les travaux s’étaler sur plusieurs mois, voire une année est liée à celle que le marché finirait par devenir un chantier permanent, comme cela est arrivé à El Hattab et à la Plaine Ouest, une situation qu’ils ne veulent pas vivre, étant donné que ces cases représentent leur unique gagne-pain. Le silence des autorités locales mal vécu par les vendeurs, a fait dire à Hadj Fodil « Nous voulons que l’Etat nous donne de la considération et prenne en compte notre calvaire. Nous en avons assez de voir nos clients fuir le marché jour après jour, de devoir mettre chaque soir nos produits à l’abri des rats qui pullulent, de travailler dans un cadre aussi miteux, acculés de plus en plus par l’informel. Depuis notre dernière correspondance en novembre dernier, nous attendons vainement une réponse de la part de l’APC. » En fait, il semble que le fond du problème repose sur un manque de confiance ressenti par les commerçants, échaudés par l’attitude des entreprises de travaux qui ont la fâcheuse réputation de ne jamais respecter les délais, d’autant plus que pour les concernés, une seule journée de repos représente un manque à gagner certain. Jusqu’à présent, la commune et encore moins la direction du commerce n’ont pas réussi à couper la poire en deux et trouver un compromis à même de régler cette situation qui continue à faire du marché central une véritable plaie, au cœur même de la ville. Les futurs touristes attendus cet été en auront plein la vue.

L'EST - 221/04/2013 - Farida H.