Annaba: Artisanat, culture, sport…L’animation urbaine, une nécessité

L’animation urbaine est une nécessité pour une ville telle Annaba et preuve s’il en faut, l’engouement autour des floralies organisées par le département de l’environnement de la commune. Certains exposants, ceux des produits de l’artisanat entre autres, devraient être maintenus pour la saison estivale, au lieu et place des étals de jouets en plastique made in China. Cela permettra aux nombreux estivants de trouver ou acquérir ces produits de l’artisanat annabi mais aussi de créer une animation estivale. Hier, le ministère de la Justice avait organisé les 1ers championnats nationaux de pétanque, au profit des agents de l’administration pénitentiaire, à Annaba, au niveau du boulodrome. Un tournoi présidé par le procureur général, le directeur des sports auprès du ministère de la Justice ainsi que le maire et le président de la commission sport, culture et social de l’APW. Autant de personnalités qui ont tenu à donner le coup d’envoi d’une activité sportive qui change de l’éternel football et autour de laquelle l’affluence était importante. Pourquoi ? Tout simplement parce que une ville ne peut être vivante que par ce genre d’animation, surtout si c’est une ville aux prétentions balnéaires et touristiques. Cela permet aussi d’assurer une part de stabilité sociale et quitte à être taxé de naïveté, il faut rappeler que « l’oisiveté est mère de tous les vices » et c’est ce qui augmente la criminalité à Annaba. Sans verser dans la nostalgie, il faut rappeler le passé sportif et culturel d’Annaba et des activités qui permettaient d’occuper les jeunes et étaient aussi pédagogiques que les cours des établissements scolaires. Les jeunes qui font du sport ou participent à des activités culturelles, n’ont pas le temps ni l’envie d’agresser ou de se droguer, du moins en majorité. Mais une animation urbaine profite aussi aux familles surtout en période estivale ou durant le Ramadhan et pour preuve le programme du théâtre d’Annaba, l’opération « Papa emmène- moi au théâtre » qui, depuis deux années qu’elle a été initiée est en train d’insuffler l’habitude, aux enfants et aux parents, d’aller au théâtre. Une saine habitude disparue des mœurs annabies depuis des décennies sauf pour des spectacles gratuits, des ersatz d’animation culturelle, indignes d’une ville comme Annaba. Et Annaba a les moyens d’une ambition culturelle et ludique avec ce qu’elle abrite comme infrastructures inutilisées, à l’égal du théâtre de verdure, de sa scène et de son écran géant. Cette infrastructure peut accueillir des pièces de théâtre, des concerts et même du cinéma pour peu qu’on veuille l’utiliser. Le comité des fêtes de la commune pourrait en obtenir un revenu consistant en la louant à un organisateur professionnel de spectacles, avec un cahier des charges et éviter d’être le sujet de controverses comme cela s’était passé avec les deux concerts de l’année dernière, à l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance. Et l’animation pourrait être étendue aux quartiers, avec des tournois et même du théâtre et des concerts alors que le bénéfice est multiple. Un front social apaisé et surtout une ville attractive, un groupe de touristes français a été agréablement surpris par les floralies, ce qui signifie aussi des revenus pour la ville. Une décennie sinon plus de diète culturelle c’est amplement suffisant, à voir ce qu’est devenue Annaba pendant ce temps.

L'EST - 27/04/2013 - Ammar Nadir