Annaba: Cité du 8 Mai 1945 - Qui cherche le pourrissement ?

N’importe qui peut constater qu’à chaque problème soulevé, la population sort dans la rue, s’est habituée à des sit-in continuels devant la wilaya, la daïra sinon la mairie et n’importe qui peut comprendre que toute une cité, sans eau potable depuis plusieurs semaines et vivant les pieds dans l’eau d’égout, ne va pas manquer de faire part de son exaspération, en recourant à des troubles dans la rue. Cela a déjà eu lieu à la cité du 8 Mai 1945 et il a fallu que le maire et le P/APW fassent les pompiers pour éteindre le feu de cette contestation légitime pour une population se sentant abandonnée.Il a fallu aussi leur ramener les responsables des travaux qui perdurent et leur donner des assurances que leurs revendications seront prises en charge. Cela ne semble pas le cas puisqu’ils sont encore sortis dans la rue samedi, et il semble que les responsables de leurs déboires ne se rendent pas compte qu’ils sont responsables, au premier chef de toute cette contestation qui n’aurait jamais dû avoir lieu. En effet, quand on est payé pour un travail on le fait, tout simplement, on n’attend pas que la population conteste pour s’y atteler et après que la commune, qui n’a rien à voir, fasse le sale boulot en montant au front, pour calmer les contestataires. Ce n’est ni son rôle ni sa responsabilité, c’est plutôt ceux qui laissent vivre cette population dans des immeubles où les caves sont remplies à ras bord d’eau d’égout, comme les rues de la cité. ’est le rôle et la responsabilité de ceux qui ont laissé des centaines de foyer sans eau potable jusqu’à ce la colère déborde dans la rue. Pourquoi ? N’y a-t-il pas assez de problèmes à Annaba pour qu’on y rajoute encore ? Ces cadres de l’Etat qui entretiennent leur carrière et pour qui Annaba est le pays de Cocagne où ils font leur beurre plus que partout ailleurs dans ce pays, ont-ils conscience qu’ils sont les premiers responsables de l’instabilité sociale chronique ? Ne sont-ils pas conscients des conséquences de leur laisser -aller ? Apparemment pas, puisqu’ils laissent faire jusqu’à créer des motifs à la contestation populaire et il ne reste plus qu’à se demander pour le compte de qui ? Mais, contrairement à la décennie passée, ils ne peuvent plus se cacher derrière la commune qui, pour ce mandat en cours, a fait clairement comprendre à tous que chacun doit prendre ses responsabilités et que le temps du bouc émissaire est passé.

L'EST -29/04/2013- Ammar Nadir