Annaba: Le torchon brûle entre le wali et un sénateur

De sources fiables et concordantes et après plus d’une semaine d’investigations sur le terrain, y compris après une entrevue avec le chef de l’exécutif de la wilaya de Annaba, nous confirmons la rumeur de la vox-populi locale, faisant état d’un manquement de respect, d’un sénateur envers le wali, par voie de propos injurieux enregistrés sur téléphone portable. Les faits dont il est question, entre un parlementaire de la seconde chambre et d’un haut commis de l’Etat, font l’objet de toutes les discussions dans les vastes milieux d’Annaba. L’incident en lui-même, pour ne pas dire ingérence flagrante dans les prérogatives officielles d’un représentant de l’Etat, a été généré, à cause de l’octroi d’une parcelle de terrain à un médecin investisseur pour l’érection d’une clinique, dans le populeux quartier des Fakharines (Sidi-Harb). Il y a lieu de souligner que le docteur en question a bénéficié de la parcelle de terrain par voie d’un dossier dûment ficelé, remis au niveau du CALPI qui a donné son aval à l’unanimité. Le chef de l’exécutif, selon tous les témoignages recueillis et nonobstant la réglementation en vigueur qui régit ces dispositions d’investissement, n’a aucune influence sur les décisions de la commission du CALPI qui est souveraine. Le médecin dont il s’agit, a payé deux milliards de centimes, rubis sur ongle, pour bâtir une clinique d’utilité publique indéniable, sur terrain acquis après avis favorable donc de tous les membres du CALPI. Or dès qu’il a commencé à bâtir, la population du quartier des Fakharines l’en ont empêché par un mouvement de foule. Ce qui, en toute logique, obligea le chef de l’exécutif de demander à la commission du CALPI, d’octroyer un terrain à bâtir dans un autre site, et ceci pour éviter tout mécontentement des citoyens. Ce qui fut fait. Et c’est là, où le sénateur en question, s’adressa au wali pour bloquer le projet de réalisation de la clinique. Le chef de l’exécutif lui répondit, qu’il n’a aucun pouvoir d’interférer sur une décision ferme de la commission du CALPI, qui est seule compétente dans ce domaine. Ce qui, évidemment, déplut au sénateur qui manifesta son mécontentement par une campagne de dénigrement envers le chef de l’exécutif. Ce dernier, voulant éviter toute polémique,sur un sujet somme toute banal, fit la sourde oreille, selon ses propos. Cependant, ce qui l’a profondément touché et scandalisé, enregistrement à l’appui, c’est le fait que le sénateur est allé bien au-delà de la décence, en proférant des injures envers la famille du wali dont sa défunte mère qu’il chérit plus que tout au monde. Par ailleurs, le sénateur a tenu les propos injurieux en aparté, en compagnie « d’amis », dont l’un l’a enregistré à son insu, pour remettre par la suite, l’enregistrement en question au wali. Regrettable affaire qui fait que toute la ville en parle.

L'EST - 30/04/2013 - Omar Touati