Annaba. Les féeries des Aïssaoua

Retour aux origines ancestrales.

Durant 3 jours, du 28 au 30 mars, l’APC a proposé et servi des féeries de chants et musiques. Elles ont pour auteurs des troupes de Aïssaoua venues de Guelma, Souk Ahras, Constantine, Tlemcen et celles de la verte Tunisie au titre d’amis et hôtes d’honneur de la ville de Annaba.

De différents âges, à la zorna, au bendir et au tambourin, tous les acteurs de cette manifestation étaient habillés dans la pure tradition de nos aïeux des régions d’Algérie et de Tunisie. Si Alger est, pour l’année 2007, la capitale de la culture arabe, Annaba a le titre de doyenne des activités culturelles locales. Elle est la première ville du pays à accueillir annuellement des manifestations nationales et internationales. Pour 2007, les Aïssaoua ont ouvert le bal d’un été qui s’annonce prolifique en manifestations. Dans la foulée des événements culturels organisés jusqu’en 2002 par Mlle Menadjlia El Hedba de l’ancien collège communal, les élus actuels ont tenté de maintenir la carte de l’accueil et de l’animation. Avec ces 3 journées de musique et de chants aïssaouis, Annaba, cette vieille dame avec plus de 2000 ans d’histoire, est restée élégante. Elle a su se construire une image et cultiver l’art de raconter ses légendes, ses us et traditions. Du conte théâtralisé jusqu’à la musique et les arts plastiques, de la poésie en passant par le théâtre et la comédie, la coquette s’est constituée, au fil des ans, un véritable savoir-faire. Ces féeries aïssaouies ont à nouveau plongé les habitués du théâtre Azzedine Medjoubi et le palais de la culture et des arts Mohamed Boudiaf au cœur d’un autre monde, d’un autre temps. Le public émerveillé est retourné à ses origines ancestrales. Toute une mise en scène originale, avec des troupes à la prestation sublime. Un merveilleux itinéraire initiatique pour certains au cœur des grands mythes de Baba Ben Mansour, Sidi Bouzid, Soulemya Krabjya, Sidi Mohamed Benaïssa, Azzouz Bouabid… A cette manifestation, il manquait cependant les incitations officielles. Pour mesurer l’élan des réponses aux appels qu’ils lançaient à chaque manifestation, les élus de l’ancien mandat avaient pris l’initiative d’éditer des documentaires audiovisuels, recueils, brochures, guides et autres documents. Ils sont actuellement entreposés à la bibliothèque communale où ils font le bonheur des étudiants et des chercheurs. A quelques mois de la fin de leur mandat, ceux qui les ont remplacés organisent et s’en vont.

A. Djabali [EL WATAN - 02-04-2007]