Annaba. Rencontre algéro-française sur le blé dur

Prospection du marché et rapprochement  - Face au risque de perte de son plus gros client, l’Algérie en l’occurrence, avec la concurrence du «géant» canadien, l’association française générale des producteurs de blé s’est résolument investie en venant à Annaba. Ceci dans le cadre d’une rencontre algéro-française sur le blé dur français qui s’est tenue, hier, à l’occasion de sa 7e édition. En effet, c’est une rencontre qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations agricoles entre les opérateurs des deux pays, surtout en matière du blé dur et tendre. Aussi, elle avait pour but de mettre en valeur la qualité de la production française de blé dur avec ses 2 millions de tonnes moissonnées chaque année. Une rencontre qui visait aussi au rapprochement avec des techniciens de la région Est de l’Algérie, en se démarquant un petit peu d’Alger qui abritait depuis 2001 les précédentes rencontres. Dans le même ordre d’idée, ce sera au tour d’Oran d’accueillir la prochaine rencontre. En effet, l’occasion d’hier, a eu pour effet de regrouper plus de 100 participants dont 15 sociétés françaises, des techniciens, des opérateurs agricoles, des étudiants et des enseignants du département de biologie végétale à l’université de Annaba, ainsi que des propriétaires de moulins de plusieurs wilayas. Lors de cette rencontre, les participants se sont penchés sur les sujets ayant directement trait au blé dur. A savoir, la qualité, la concurrence, le marché mondial et ses perspectives et la production en France, notamment dans sa région Centre. Aussi, il a été donné lors de ce séminaire des conseils et des conduites à tenir en matière de production et de récolte de blé dur, surtout au moment des intempéries qui ont fait l’objet de questions des différents participants. Dans ce cadre, les intervenants français ont indiqué que les fortes pluies qui se sont abattues sur la Turquie, par exemple, ont fait que ce pays ex-exportateur important de blé, est devenu demandeur, à cause de la perte de sa production. Durant ce colloque, France Export Céréales, n’a pas hésité à comparer sa production surtout la qualité, avec celle de ses concurrents. Dans ce contexte, il a été signalé que c’est le Canada qui domine le marché international du blé dur, devenant l’opérateur « géant » actuel, avec une production de plus de 4,5 millions de tonnes chaque année, dont plus de 2 millions de tonnes à l’exportation. A cet effet, la France et bien évidement l’Europe, se voient concurrencées par le Canada qui tente de séduire leurs clients par la qualité de son blé et le prix à moins de 10 dollars. Aussi tout est fait pour l’inciter à ralentir sa cadence d’exportation, très élevée et inquiétante, au vu de son stock report et son dessein portant sur l’exportation d’environ 4 millions de tonnes dans les années à venir. Et afin de se rassurer sur la tendance de ses clients et de « chasser ce cauchemar canadien » des pays tiers, en particulier l’Algérie, les opérateurs français mettent les bouchées doubles. Il va sans dire, que les producteurs et les opérateurs français sont fortement présents dans notre pays, et ce depuis trois années, avec une exportation de 700.000 tonnes par an, soit 45% des besoins des professionnels nationaux en la matière. Alors que les professionnels français visent clairement à fournir à l’Algérie un taux de 50% de ses besoins en blé dur, de manière pérenne, soit un surcroît de 5%.
L'est républicain > 04/04/07 >  Toufik Ouazaa