Cela dure depuis l’indépendance. La ville de Annaba est certainement, l’une des rares du pays, si ce n’est l’unique, où les 90% de ses rues, de ses places, de ses placettes et de ses cités ne portent pas de nom. Et comme l’a si bien qualifié un Bônois autochtone, qui a attiré notre attention sur cette lacune, « Les endroits publics de Annaba, sont « bâtards ». On ne peut pas les identifier, parce qu’ils ne portent aucune plaque d’identification ». Les anciennes plaques du temps de l’ère coloniale, très jolies, écrites en blanc sur fond bleu ( couleurs de la mer), ont déteint pour la plupart et n’indiquent plus rien. Certes, lors d’un précédent article, paru sur ces mêmes colonnes, il y quelques années, la commune avait bien tenté de faire quelques efforts, en confectionnant en tout et pour tout, une centaine de plaques d’identification, alors qu’il en faudrait près d’un millier, pour Annaba et ses quartiers périphériques. C’est la raison pour laquelle, la majorité des habitants de Annaba et an particulier les anciens, continuent d’appeler les rues par leur anciens nom, en l’absence de nouvelles plaques d’identification. C’est toujours les mêmes appellations qui reviendront à la bouche, par exemple rue Bugeaud pour Emir Abdelkader, rue « Gambetta » pour Ibn Khaldoun, rue « Thiers » pour Asla Hocine place « Marchis » ou « Alexis Lambert » pour Georges Ishak et la liste est encore longue. Afin que tout chacun puisse retrouver ses repères, il y a lieu de mentionner, sur les éventuelles nouvelles plaques, que la commune devra confectionner, l’ancien nom entre guillemets et le nouveau, dans les deux langues arabe et français. Cette opération d’identification des lieux publics, ne demande aucun savoir ni technologie particulière. Avec un peu de volonté et d’esprit d’initiative de la part des responsables de la gestion courante de la cité, elle pourra être menée à bien et complètement en moins d’un mois. L’Algérie est riche en ferblanterie les unités d’emballage métallique sont nombreuses, l’une d’entre elles se trouve juste à 68 kilomètres de Annaba, dans la ville de Azzaba et la commune a assez de moyens financiers, pour concrétiser l’opération, d’utilité publique indéniable, dans les délais impartis. Cela rendrait, non seulement service à la population locale, mais surtout, aux visiteurs, aux facteurs , aux préposés de remise de factures en consommation d’eau, de gaz et d’électricité, aux chauffeurs de taxi, qui parfois doivent emmener des étrangers à une adresse indiquée, mais dont le nom n’existe nulle part. D’autant plus que ces derniers pour l’obtention de leur carnet de chauffeur, au lieu de leur enseigner la cartographie de la ville, rue par rue etc… on ne leur communique que les points de repères publics, « centre de santé », wilaya, « clinique x» « hôpital y » « marché Francis » etc…
L'EST - 28/07/2013 - Omar Touati
Les Commentaires