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Annaba: Pénurie de ciment

Publié le 15/08/2013
1 000 dinars le sac, qui dit mieux !

Les pénuries cycliques de matériaux de construction, principalement le ciment, font beaucoup de mal au secteur du bâtiment qui constitue le premier moteur et la locomotive de l’économie de toute la région de Annaba. Ces pénuries se déclarent en général quand les centaines de chantiers de réalisation de logements atteignent leur vitesse de croisière à la faveur du climat qui caractérise les mois de mai jusqu’à octobre et qui se prête bien à ce type d’activité.

Sur le programme du président de la République prévoyant la réalisation de 51 033 logements dans la wilaya de Annaba, seules 29836 unités tous programmes confondus y compris celui dit complémentaire ont été réalisées. La cause invoquée par les entreprises est que ces dernières années, les bâtisseurs ont été confrontés à des pénuries aggravées par une flambée sans précédent des prix du rond à béton et surtout du ciment. Si le problème du rond à béton a été réglé par le fait d’une baisse mondiale des commandes suite à la crise financière, le ciment, lui, pour la énième fois se fait rare et devient inaccessible du fait des prix qui atteignent allégrement les 1 000 DA le sac au marché noir. C’est ce que nous avons constaté hier sur le marché parallèle.
Cette pénurie est, selon nos informations, due à une rupture des stocks de la matière première à la cimenterie de H’Djar Es Soud, principale unité qui alimente entres autres la wilaya de Annaba. Plusieurs entreprises de réalisation de logements ou autres infrastructures importantes se trouvent pénalisées, certaines contraintes et forcées ont eu recours au marché noir pour s’approvisionner en ce matériau stratégique, d’autres sont à l’arrêt et attendent des jours meilleurs. La cause avancée par certains transporteurs est de mauvaise gestion ou la pénurie organisée pour profiter de ce soi-disant manque et augmenter ainsi les prix.
Cette situation intolérable pour les entreprises tenues de réaliser dans les délais les projets qui leur ont été affectés perdure et l’on essaye tant bien que mal de tenir les engagements en recourant au marché parallèle qui pratique des prix inabordables. Les revendeurs au marché noir, s’approvisionnent auprès d’autres unités de production situées à plus d’une centaine de kilomètres, à Tébessa, Hamma Bouziane (Constantine) ou à Aïn El-Kebira (Sétif), le prix de revient s’en trouve augmenté et est répercuté sur le prix de vente. La spéculation prend le relais et le sac de ciment atteint facilement les 1 000 DA. «A prendre ou à laisser», nous dit un revendeur qui a pignon sur rue du côté d’El-Hadjar. «Il faut voir comment on l’a ramené ce ciment et donc je dois gagner quelque chose en prenant la marge qui me revient.» En fait, ce spéculateur empochera en réalité plus du tiers du prix proposé.
Plusieurs entreprises de construction sont à l’arrêt ou fonctionnent à 30% de leurs capacités mettant ainsi au chômage des centaines d’ouvriers ; ce qui a compromis sérieusement les différents programmes initiés toutes formules confondues (LSL, LSP, LV ou HR). Aujourd’hui, il reste à réaliser 21 197 logements qui doivent être livrés dans les délais sous peine de sanctions qui seront, nous dit-on, appliquées quelle que soit la situation. Sur ces 21 000 logements, 13 082 ont été effectivement lancés et déjà les entreprises ont commencé les travaux, le reste c’est-à-dire : 8 115 unités ne l’ont pas encore été pour diverses raisons avis d’appels d’offres infructueux, manque de terrains ou formalités administratives qui traînent en longueur.
Ainsi, du programme quinquennal, 756 logements n’ont pas encore été lancés et de celui dit complémentaire 7 233 attendent toujours. La pénurie continue à sévir malgré les assurances du ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, qui avait déclaré lors de l’une de ses visites à Annaba que l’Algérie produit plus que les besoins exprimés et que normalement cette pénurie ne devrait pas exister. Il avait reconnu qu’il y a spéculation et que pour en finir on recourra à l’importation. Ce qui a été fait mais le problème persiste encore et menace tous les programmes de développement. Alors à quand des décisions fermes face à cette spéculation ?

Le Jeune indépendant - 14 août 2013 - Nabil Chaoui

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