Annaba: Cours de la Révolution - Le temps des gargotes !

Fini le temps où le Cours de la Révolution concentrait les commerces et services citadins par excellence, où les vitrines et les cafés chics étaient l’ornement du centre- ville, tout autant que la façade de l’hôtel de ville, du théâtre et autres établissements financiers. Il est fini le temps où les promeneurs se sentaient obligés d’être bien habillés pour arpenter les allées du Cours, Place maintenant aux gargotes qui ont fleuri sous les arcades comme de la mauvaise herbe, avec leurs odeurs de graillons et de mauvaise friture, leur étalage de pizza bon marché et cette « chawarma » graisseuse, ramassant la poussière avant de se retrouver sous la dent. Maintenant toute une cuisine se fait sous ces arcades, hier prestigieuses, noircissant le sol que toute l’eau savonneuse qu’on y déverse ne rendra jamais propre. En effet, après leur cuisine, ces gargotes que personne ne contrôle, autrement elles seraient fermées, veulent donner l’impression d’être propres en nettoyant. Mais comment ? En sortant leur matériel de cuisine sur le trottoir ainsi que les casiers de bouteilles au moment où l’endroit devrait donner une impression de netteté, surtout en cette période estivale et la présence de nombreux étrangers. Il fallait connaître Annaba il y a trois décennies pour savoir que le nettoiement sur le Cours se faisait soit très tôt, soit très tard quand il n’y avait pas d’allées et venues. C’est le principe dans un centre- ville mais encore faut-il que ces « nettoyeurs » sachent exactement ce qu’est un centre-ville. Actuellement, le Cours de la Révolution représente la ruralité dans toute sa splendeur et c’est cela qui lui a attiré les vendeurs de figues de barbarie et de grillades qui ont étonné plus d’un durant le Ramadhan. Vous le savez maintenant, même si Ibn Khaldoun l’avait dit il y a des siècles, c’est plus que jamais d’actualité, c’est le quotidien que vous vivez maintenant et que vous vivrez encore et toujours car rien ne dit que quelque chose va changer dans cette situation lamentable.

 L'EST - 18/08/2013 - Ammar Nadir