Annaba: HMS, El islah et consorts - Soutien aux islamistes égyptiens

Menés par le HMS, El Islah et le Front pour la Justice et le développement ainsi que l’association des Ulémas Algériens, rejoints par les représentants de deux syndicats autonomes de l’Education, d’anciens moudjahids, des représentants de 7 comités de quartier et de 3 associations sportives, une centaine de personnes entre hommes et femmes, se sont rassemblés hier, devant la statue de Diane la Chasseresse, « El Ghezala », juste en face du siège local du parti de Mokri, aux cris de « SISSI assassin, SISSI criminel », en soutien aux frères musulmans égyptiens. Dans leur communiqué, les organisateurs de cette manifestation qui a débuté à 16 h 30 et a duré moins d’une heure, condamnent la violence en Egypte contre une population spoliée de légitimité, demandent l’ouverture d’une enquête internationale sur ces événements, préviennent les « putchistes » des risques d’une guerre civile, demandent le soutien des pays arabes et musulmans, demandent au « peuple » égyptien de poursuivre ses revendications jusqu’à obtention de ses « droits » et enfin, demandent au gouvernement algérien de ne pas reconnaître le gouvernement de transition ainsi que la liberté d’organiser des marches de soutien. Ce soutien du HMS aux frères musulmans d’Egypte n’étonne en rien puisque ce parti a été fondé par des Algériens membres de cette confrérie mais il n’en demeure pas moins qu’une vérité est occultée complètement par les islamistes ainsi que les « démocraties » occidentales, soudainement soucieuses de droit et autre légitimité. Le président Morsi, dont le portrait était arboré durant la manifestation d’hier, a été déchu après plus d’un mois de rassemblement de millions d’Egyptiens, demandant son départ. Sa gouvernance d’une année a été à l’origine de la création du mouvement « TAMAROD » (rébellion) qui exigeait son départ. Il faut dire aussi que sa gestion du pays limitée à la seule islamisation des institutions du pays, le menait tout droit à la faillite, puisque les réserves de l’Egypte atteignaient à peine un mois d’importation à la veille de sa chute. Quant au soutien des pays arabes, le ton a été donné par l’Arabie Saoudite qui soutient l’action du général Abdelfatah SISSI, suivie par les autres monarchies du Golfe, à l’exception du Quatar qui avait commencé par condamner cette action avant de se taire et de passer le relais à El Jazira. Les islamistes algérien ainsi que les occidentaux, devraient aussi mettre en balance les revendications des Egyptiens à l’origine du départ de Moubarak avant que le processus ne soit récupéré par les frères musulmans, comme Ennahada avait récupéré le mouvement de soulèvement contre Benali en Tunisie. L’Algérie a vécu cette récupération, un processus dit démocratique mais miné dès le départ et heureusement interrompu et la suite tragique voulu par de prétendus musulmans n’hésitant pas à sacrifier d’autres musulmans pour accéder au pouvoir. Aussi, un soutien au peuple égyptien dans sa totalité, pour qu’il transcende ces moments difficiles est acceptable mais aux seuls frères musulmans pour une légitimité que leur dispute une autre partie du peuple, équivaut à rajouter de l’huile sur le feu et seulement à légitimer les actions terroristes qui avaient commencé dès la chute de Morsi. Les Algériens qui ont vécu cette tragédie devraient être les premiers à appeler à la réconciliation du peuple égyptien, sans soutien à l’une ou l’autre des parties en présence car l’Islam interdit à des musulmans de combattre d’autres musulmans.

L'EST - 21/08/2013 - Ammar Nadir