Annaba: Conflit syndical, grève en perspective et guerre d’intérêts - Où va ArcelorMittal ?

 A l’approche de la recapitalisation d’ArcelorMittal par l’Etat, et après que chacun ait, senti à l’intérieur de l’usine comme à l’extérieur une menace provenant de l’autre côté, il fallait trouver un autre moyen pour gagner la bataille. Le complexe sidérurgique d’El Hadjar est incontestablement dans une crise sans précédent et est indubitablement au rendez-vous d’une grève générale illimitée qui sera entamée dans quelques jours par les 5 400 travailleurs. Ces derniers, selon nos sources d’information, sont invités le 28 du mois en cours à prendre part à une assemblée générale décisive pour décider du déclenchement de la grève, en présence d’un huissier de justice. En l’absence d’échos favorables à leurs multiples doléances transmises à la direction générale et aux responsables de l’usine, les travailleurs, se voient dans l’obligation d’aller jusqu’à paralysie du complexe pour avoir le dernier mot. Un bras de fer avec la direction qui ne cesse de mettre des bâtons dans les roues en ce qui concerne la plate-forme de revendications, alors que le climat régnant au sein de l’entreprise est déjà très tendu. Dans l’expectative d’une quelconque initiative de l’employeur qui aura un impact positif sur les relations. La direction d’ArcelorMittal a fait des concessions en octroyant une augmentation de salaire de 10 % au lieu de 3 % comme l’a proposé il y a quelques jours, le partenaire social qui lui aussi réclame 24 % d’augmentation au lieu de 30 %. Mais les négociations au niveau de l’inspection du travail n’ont pas, encore une fois, abouti. D’après nos informations, la deuxième séance de conciliation tenue durant toute la journée de mercredi passé, a connu des tractations très tendues entre les deux parties. Au terme de cette rencontre, ajoutent nos sources, un ultimatum de 4 jours a été accordé au partenaire franco-indien afin de répondre favorablement à la plate-forme de revendications socioprofessionnelles avancée par les syndicalistes et les membres du CP. Le cas échéant, le syndicat d’entreprise et le comité de participation mobiliseront les 5 400 travailleurs à l’effet d’entamer la grève générale et illimitée. L’ultimatum a expiré hier lundi. De ce fait, le syndicat d’entreprise et le CP ont tenu une réunion extraordinaire, à l’issue de laquelle ils ont lancé un appel à tous les salariés de l’usine pour choisir entre la grève ou non. Il y a lieu de noter que cette situation de crise au complexe d’El Hadjar perdure, depuis plus de deux mois. Le partenaire étranger a élaboré un règlement intérieur très arbitraire n’œuvrant en aucun cas à la stabilité financière et à un climat professionnel serein, mettant ainsi davantage de l’huile sur le feu, s’indignent les mêmes sources. Le dirigeant de l’Union de wilaya UGTA s’était rendu, mardi dernier, au complexe sidérurgique d’El Hadjar où il s’est entretenu avec des membres de la direction générale sur ce litige, mais en vain.