Annaba: Habitations précaires - Le grand rush

Chaque jour, le bidonville de Sidi Bouhdid, s’étend un peu plus avec en moyenne, la construction d’au moins deux habitations précaires. Ce nombre s’accroit durant le week-end pour atteindre jusqu’à 6 habitations, dont l’assiette de terrain a été acheté dans une « agence foncière » autoproclamée, installée tout aussi illégalement, au vu et au su de tous dans les locaux désaffectés d’une entreprise dissoute. Les constructions sont confiées à une entreprise tout aussi illégale mais dont les « affaires » marchent bien, avec les contingents quotidiens de nouveaux venus. L’annonce d’attributions de logements sociaux avant la fin de l’année y est pour beaucoup dans ce phénomène qui chaque jour prend de l’ampleur. Le recensement d’avril 2007 ? Mais qui s’inquiète de cela ? Un élu qui a menti froidement au wali, vers la fin de la dernière mandature communale, en lui assurant qu’aucune construction précaire et illicite n’était autorisée depuis ce fameux recensement ? Sûrement pas ! Puisque au moment même ou il débitait son mensonge d’autres constructions voyaient le jour. Depuis ce temps, des centaines d’autres constructions précaires et illicites ont été construites et le plus étonnant, abritent des familles qui semblent financièrement aisées au vu des véhicules de prix et autres camions et engins qu’elles possèdent. D’autres en sont maintenant à construire des « locaux commerciaux », alors que d’autres « commerces » florissants, ont cours dans cette nouvelle. « Cour des miracles ». On se rappelle, ce « démuni », roulant en 4x4 Touareg, possédant au moins deux locaux et dont l’installation dans le bidonville de Bouhdid, n’avait fait réagir personne jusqu’à ce que deux ans plus tard, il soit arrêté comme principal animateur d’un vaste réseau international de trafic de drogue mais après avoir bénéficié d’un logement social, dans le cadre du recasement. Comment cela a-t-il pu avoir lieu ? Comment de nouveaux installés, venus après avril 2007, donc non recensés, ont-ils pu passer avant d’autres, recensés ceux là et porteurs d’un numéro ? Calculez combien d’étapes illégales il a fallu pour en arriver là et vous comprendrez pourquoi des gens hier tirant le diable par la queue, sont d’un coup devenus riches même si leur richesse leur sert surtout à s’acheter des médicaments à la pelle. En ce moment, des centaines de résidents d‘habitations précaires, dûment recensés attendent avec inquiétude les attributions promises, appréhendant de voir encore passer avant eux ceux qui se sont installés ce dernier week- end.

L'EST - 03/09/2013 - Ammar Nadir