Annaba: Cadre de vie déplorable - La faute à qui ?

Outre l’assainissement mais surtout une gestion approximative des déchets urbains, Annaba a encore renoué avec des inondations qui n’auraient jamais dû avoir lieu ; la faute à qui ? En premier aux responsables des divers chantiers entrepris durant l’été et le charriage par les eaux de pluie, de sable, de terre et de gravier, vers les avaloirs que toute cette mélasse avait obstrués. Mais pas seulement, en d’autres lieux ce sont des bouteilles de plastique et autres déchets solides jetés n’importe comment qui avaient obstrué les voies d’écoulement des eaux pluviales. En ce cas le citoyen est le premier responsable de cet état de fait, c’est lui qui génère les déchets urbains et c’est lui qui est indifférent à son cadre de vie puisqu’il contribue par son incivisme à la situation déplorable que l’on constate. Mais est-ce lui qui est responsable au premier chef s’il l’est en premier lieu ? Non, le citoyen se comporte selon les circonstances dans lesquelles il vit et s’il n’y a pas d’enlèvement de déchets quotidien, il ne peut stocker ses déchets chez lui et ne peut que les déposer là où il y a un entassement d’ordures. Ce n’est pas sa faute s’il n’y a pas de bacs ou si les camions de la commune ne passent pas parce que en panne. Les chantiers ? S’il y avait eu un contrôle et des mesures rigoureuses quant aux résidus des terrassements et d’autres matériaux de construction, peut être n’y aurait-il pas eu obstruction des avaloirs ? S’il n’y avait pas eu des vendeurs de fruits et légumes illicites à El Hattab, peut être que les déchets ne s’entasseraient pas dans cette partie de la ville et n’obstrueraient pas là aussi les caniveaux et bouches d’égout ? Le citoyen est certes le premier maillon de la chaine mais il ne peut être responsable de tout ; où étaient les responsables, ceux censés gérer ces divers aspects du quotidien ? Durant le congé du wali et du maire, tout s’était arrêté, tous attendaient le 1er septembre et certains le disaient carrément. Certains ne faisaient rien exprès, boudant parce qu’un délégué de secteur, élu et faisant partie de l’exécutif communal, avait été choisi pour assurer l’intérim du maire de préférence à un vice-président. Les directions de wilaya, elles, étaient aux abonnés absents attendant aussi la rentrée sociale et le wali pour qu’il leur dise de faire leur travail. Le véritable problème d’Annaba ce sont justement tous ces élus et ces fonctionnaires qui attendent qu’on leur dise ce qu’il faut faire ou que le maire et le wali se mettent sur leur dos pour qu’ils fassent seulement ce pour quoi ils sont payés. Les citoyens c’est d’accord, ils sont les premiers à être fautifs mais ils sont aussi et toujours les premiers à faire confiance aux promesses des responsables et à se mobiliser quand il le faut pour améliorer leur cadre de vie. Les preuves abondent en ce sens mais ils sont aussi les premiers à se désengager quand ils se retrouvent à faire le travail de quelqu’un qui refuse d’assumer sa charge. C’est la commune qui est chargée de l’enlèvement des déchets, ce ne sont pas les citoyens qui paient déjà pour cela. Quoi qu’il en soit, les vacances sont terminées et il n’y a plus d’excuses pour personne, les citoyens eux ne peuvent que suivre des mesures prises dans leur intérêt et ne peuvent qu’aider à l’amélioration de leur cadre de vie et eux-mêmes se chargeront des contrevenants mais à charge pour les pouvoirs publics de sévir à l’encontre des agents défaillants qu’ils soient élus ou fonctionnaires. De telles mesures, prises à propos, ne pourront être que le meilleur argument pour sensibiliser les citoyens à la protection de leur environnement quand ils n’auront plus à faire qu’avec des agents qui font de leur mieux pour l’intérêt commun et pas seulement pour leur propre intérêt. C’est cela le problème d’Annaba et s’il est résolu une bonne fois pour toutes, la situation ne pourra que s’améliorer.

L'EST - 07/09/2013 - Ammar Nadir