Annaba: ArcelorMittal - La grève annulée, les négociations continuent

Grande surprise. La grève générale et illimitée prévue à ArcelorMittal est annulée. Une lueur d’issue de crise s’est donc dessinée, avant-hier, évitant une catastrophe économique au complexe sidérurgique et à l’Etat. Et c’est justement au terme d’une réunion extraordinaire entre le syndicat d’entreprise et l’employeur, achevée à 19h00 mardi passé, que les deux parties se sont finalement mises d’accord sur la plate-forme de revendications. Ainsi, le partenaire social a accepté les 16 % d’augmentation sur le salaire de base sans conditions, le partenaire étranger a répondu favorablement aux questions de la réintégration des 11 travailleurs licenciés il y a presque une année et l’augmentation de la prime de panier de 250 DA à 350 DA / jour, à partir du 1er août 2013. Quant au pacte de stabilité sociale pour l’investissement, les deux parties ont décidé de laisser les portes des négociations ouvertes pour une éventuelle sortie de crise, pour ne pas nuire à l’usine, notamment au haut- fourneau. Les 5.400 salariés ont été appelés à rester à leurs postes de travail. A cet effet, un communiqué de presse a été adressé hier aux différents medias, indiquant que « la Direction générale d’ArcelorMittal Annaba et le Syndicat d’entreprise ont signé le 10 septembre 2013, un accord salarial ainsi que le pacte de stabilité sociale pour l’investissement. Le dialogue continue et le sens des responsabilités ont prévalu et ont encouragé les deux parties à trouver des solutions pérennes. Cet accord de pacte de stabilité sociale pour l’investissement ouvre la voie au déploiement du plan industriel pour construire ensemble un avenir prometteur et durable pour la sidérurgie algérienne ». Un avenir tel souhaité par l’employeur dans le pacte social « controversé ». Il s’agit d’un accord des parties prenantes sur des ambitions, des règles et des valeurs communes visant à associer la performance économique et la paix sociale, soit une trêve de 4 ans (de 2013 à 2017) suivant un plan d’investissement mis en place par le partenaire étranger. Ce pacte comporte plusieurs volets, entre autres la gestion des activités qui revient à la société loin de toutes pressions de l’extérieur comme de l’intérieur pour remettre l’entreprise sur le chemin de la compétitivité. Il y a également le volet des engagements de l’entreprise vis-à-vis du respect de la législation algérienne du travail, la lutte contre la corruption, donner à conditions égales la priorité aux entreprises nationales, assurer la participation des travailleurs dans le développement de leur usine et ne pas recourir à des départs autre que naturels. A cela s’ajoutent les engagements des travailleurs qui doivent accomplir leurs obligations selon la relation du travail, améliorer de façon continue leur productivité au travail, faire preuve d’un respect mutuel et participer aux initiatives de l’entreprise en termes d’emplois et de formations. Quant au partenaire social et le Comité de participation, ceux-ci sont engagés, selon le même pacte, à participer à la flexibilisation des relations du travail et à respecter les mécanismes de prévention et de gestion des conflits individuels et collectifs. Enfin, la réalisation de ce pacte social pour l’investissement doit être évaluée trimestriellement au sein d’un comité de suivi et de concertation économique et sociale.

L'EST - 12/09/2013 - Toufik Ouazaa