Annaba: Boulevard du 1er Novembre 1954 - Il n’y a pas de quoi être fier

Ce n’est aucunement du négativisme car Dieu sait combien on s’efforce à l’optimisme et à mettre en avant tout ce qui sert l’intérêt général y compris de supposées « personnalités », soutenues et encensées dans ces mêmes colonnes, pour le bien qu’elles déclaraient vouloir à cette ville et qui se sont avérées des outres pleines de vent, ne faisant rien pour être fières d’Annaba. En témoigne l’état du boulevard du 1er novembre 1954, Le boulevard par excellence et la deuxième vitrine de la ville après le Cours de la Révolution. Malgré ce statut d’artère centrale et le nom historique qu’il porte il n’a rien à envier à une rue de quartier périphérique, avec des trottoirs qui n’en portent que le nom et des caniveaux couverts d’herbe et emplis de déchets. Dans toutes les villes du monde, il existe ce genre d’artères où s’exprime la fierté des résidents, de belles avenues avec des commerces et des établissements selects, propres et entretenues pour susciter l’admiration et attirer à la ville, surtout si elle a des ambitions touristiques, les visiteurs. C’est le contraire que l’on constate à Annaba, tout est fait pour faire fuir le visiteur y compris l’état actuel du boulevard en question. Mais qui voulez- vous voir s’inquiéter de cet état, des gens chargés de la gestion de la ville et qui n’y ont aucune racine ? Leur dernier souci c’est bien l’état du boulevard ou du Cours ou de tout autre quartier de la ville. Leur principale préoccupation actuellement, c’est de dégommer le maire, coupable pour leur avoir fermé les vannes du trafic d’influence, c’est le principal sujet de leurs conversations autour d’une table de café à Kouba. Quant à l’état du boulevard et de la ville en général, pour lequel ils ont couru après des sièges d’élus, certains ont vendu leur maison pour se payer une place sur une liste électorale et pour un siège d’élu de la Nation. A voir l’état du boulevard, on comprend pourquoi ils sont venus à cette responsabilité, où Annaba n’est qu’un moyen pour parvenir à leurs fins personnelles. Annaba ou tout venant, se fait une place au soleil, où des fonctionnaires déplacés, ne manquent pas d’y revenir chaque week end afin de contrôler les biens qu’ils y ont acquis. Comment voulez-vous que ces gens songent un seul instant à l’état des rues et comment voulez-vous qu’ils ressentent un quelconque sentiment de honte à l’exhiber dans un tel état aux visiteurs, quand ils n’ont aucun sentiment d’appartenance à cette ville.

L'EST - 12/09/2013 - Ammar Nadir