Annaba: ARCELORMITTAL - Importante panne au haut fourneau

Au moment où tout le monde parle de la nationalisation du complexe, une panne importante s’est déclarée au niveau du haut fourneau, et risque de paralyser la production pendant au moins 2 mois, affirment des sources crédibles. En effet, un arrêt technique paralyse depuis lundi toutes les installations de production. Toujours selon la même source, la panne en question s’est déclarée au niveau des réfractaires du haut fourneau. Celle-ci affirme-t-on, risque de se prolonger jusqu’à la fin du mois d’octobre, voire plus longtemps, si les responsables du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, ne mettent pas de vrais gros moyens pour y faire face. Nous apprenons à ce sujet que c’est suite à des incidents survenus sur les cowpers, installations annexes indispensables au fonctionnement du haut fourneau, que la Direction Générale a décidé, après avoir demandé l’avis de tous les experts du Groupe ArcelorMittal ainsi que des constructeurs, d’arrêter le haut fourneau n°2 et d’ effectuer les réparations nécessaires. Selon la direction, cette décision, qui est la meilleure option pour garantir la conservation des installations, permettra de redémarrer le haut fourneau dans de meilleures conditions d’ici la mi-novembre. « Le délai pour ce type d’intervention, qui habituellement devrait se compter en mois, a été réduit au minimum grâce à la mise à disposition par les autres sites du Groupe du matériel nécessaire aux réparations. Un plan d’actions est donc mis en oeuvre pour la réparation à terme des quatre cowpers ». précise-t-on de même source. La direction signale que des actions de réparation provisoires ont déjà été engagées sur les cowpers dans l’espoir de les faire tenir jusqu’à la mise en oeuvre du plan d’investissement, mais ces mesures se sont avérées insuffisantes suite à l’écroulement de la couche réfractaire d’usure du cowper n°3 survenu il y a quelques jours. Pendant cette période d’arrêt de huit semaines qui touche forcément toute la zone chaude et afin de continuer à fournir les clients, les laminoirs seront temporairement alimentés en demi-produits en provenance d’autres sites. Pour accompagner cette période de travaux et de maintenance, l’ensemble de l’encadrement sera mobilisé et les employés vont être appelés, en fonction de leurs compétences, à renforcer les capacités d’intervention, à entreprendre des projets qui permettront d’améliorer la compétitivité du site ou tout simplement à consommer des reliquats de congé. Pour beaucoup de métallos l’heure est vraiment grave tant le haut fourneau, est considéré évidemment comme le poumon de tout le site. Nous apprenons que pour la circonstance, le syndicat et la direction se sont réunis durant toute la journée de mardi en cellule de crise. A l’issue de cette rencontre, il a été décidé, révèle-t-on, « de mobiliser tous les travailleurs des différents ateliers du site pour rénover les éléments défectueux de cette infrastructure stratégique ». L’annonce officielle de la prise en main imminente par Sider, du complexe sidérurgique d’El Hadjar a été accueillie avec soulagement par l’ensemble des travailleurs de ce site, avant-hier, dont beaucoup ont manifesté publiquement leur satisfaction par un mouvement de liesse, pendant plusieurs heures. La participation de l’Etat sera de 51% dans la filiale algérienne du géant mondial de l’acier, alors qu’ArcelorMittal ne détiendra plus que 49% des actifs et le groupe Sider, sera appelé à prendre les commandes de l’entreprise mixte. Ainsi, de nombreux cadres du complexe se félicitent de la décision prise par le gouvernement et se déclarent être fermement convaincus que cette reprise du contrôle du site d’El- Hadjar « est la caution de la survie de l’outil de travail des 5.500 salariés ». Selon des sources proches du syndicat du complexe, il est prévu que le conseil d’administration de l’entreprise recapitalisée soit présidé par un cadre dirigeant algérien, qui aura latitude de sélectionner les propositions d’ArcelorMittal en matière de management et la liberté d’action quant à la désignation du staff dirigeant du complexe. Les grands axes retenus dans la feuille de route soumise à l’approbation des pouvoirs publics visent notamment l’augmentation des capacités de production du complexe d’El Hadjar à 2,2 millions de tonnes d’acier par an. La même source précise que la nouvelle stratégie de production préconisée table sur deux filières bien distinctes. L’une concernant la fonte (haut fourneau, agglomération), d’une part et l’autre dite électrique. Le site sera, estimet- ton, en mesure d’augmenter les performances des installations de la filière fonte et ainsi produire 1,2 million de tonnes d’acier prioritairement destiné à satisfaire la demande nationale en produits plats. Pour certains représentants des travailleurs, il sera possible d’augmenter à hauteur d’un autre million de tonnes d’acier les capacités de production, en même temps. Ceci, en utilisant les ressources locales en ferrailles pour faire fonctionner la réduction directe (DRI) en gaz naturel et ainsi réaliser un gain de 200 dollars par tonne d’acier. Pour les syndicalistes, c’est un défit à relever coûte que coûte, car cette opération est qualifiée d’élément capital dans la stratégie sidérurgique en Algérie, surtout lorsqu’on sait que le pays aura besoin de 5 millions de tonnes d’acier en 2020 et de 8 millions de tonnes en 2030, alors que la facture d’importation de cette matière s’élève à environ 10 milliards de dollars par an actuellement.