Annaba: A l’approche de l’Aïd El Adha - Les combats de moutons reprennent de plus belle

Les Chanfara, Nems, la Cible, Gladiateur, Jihad, ce ne sont pas des repris de justice activement recherchés par les services de sécurité. Bien au contraire, ce sont des sobriquets attribués par les éleveurs à leurs béliers bagarreurs. En effet, à l’approche de l’Aïd-El-Kébir, les combats de moutons se multiplient dans différents points de la ville des jujubes et constituent, de ce fait, une grande attraction pour les fans et admirateurs de cette « épreuve sportive ». Louardi, ce quadragénaire habitant dans le quartier Saint-Cloud, propriétaire de Chanfara croit dur comme fer que son beau bélier demeure, jusqu’à preuve du contraire, le n°1. « Chanfara, jeune m’a coûté la bagatelle de 85 000DA. Deux années plus tard, il devient un grand bagarreur. Aujourd’hui, je mets au défi celui qui ose dire être capable de battre Chanfara », nous a-t-il répliqué au cours d’une discussion à bâton rompu. Pour les uns, c’est Nems qui, après avoir pris part à quatre combats, à l’issue desquels il est sorti vainqueur, continue de se frayer un chemin vers la gloire. Pour d’autres, c’est Chanfara qui demeure, jusque-là, imbattable et sa mise à prix dépasse la barre des 25 millions de centimes. Par ailleurs, la Cible qui a défrayé la chronique durant de longues années en raison de son invincibilité, a été égorgée lors du précédent Aïd-El-Kébir, par son propriétaire Larbi qui n’est autre que celui de Nems. Pour rappel, les combats se déroulent tous les après-midis de chaque vendredi à la cité Errym et à Bouchegouf, où est organisé le championnat au cours duquel les dualités sont filmées et la mise à prix du vainqueur monte en puissance. Des DVD, VCD, cassettes vidéo sont mis en vente dans les vidéothèques, montrant des combats acharnés entre des ovins aux cornes majestueuses. Quant aux grands galas, ils sont organisés au stade “El Batni” à Guelma. Enfin, les propriétaires de béliers bagarreurs et les organisateurs ainsi que les inconditionnels supporters souhaitent, à l’instar de la corrida en Espagne, la réalisation d’une arène dans la ville des jujubes pour l’organisation du « Moutonda ». 

 L'EST - 30/09/2013 - Nejmedine Zéroug