Annaba: Recasement - Les trafics révélés, mais…

Le recasement de la Caroube a eu comme conséquence de révéler un secret de polichinelle mais aussi une pratique largement utilisée pour obtenir un passe-droit mais plus grave, un trafic à l’origine de la colère légitime de véritables demandeurs de logement. Lors donc du recasement de la Caroube, il fut découvert que plusieurs résidents des constructions précaires et illicites démolies sont bénéficiaires de logements dont certains mis en location. Cette découverte renvoie à s’interroger sur les recasements au niveau de la Vieille ville, au motif d’effondrements parfois «aidés», comme par exemple celui qui avait motivé l’installation d’une tente, en plein milieu d’une ruelle, pendant plusieurs mois, jusqu’à ce que ses occupants obtiennent ce qu’ils voulaient. Outre le fait que parmi les personnes qui se disaient «sinistrées», on en avait amené, des parents, d’autres lieux, aujourd’hui, et après avoir bénéficié de logements sociaux neufs, les prétendus sinistrés continuent toujours à occuper les bâtisses qui s’étaient soi-disant effondrées. Cela se passe bien évidemment au vu et au su de tous et ceux qui ont bénéficié de logements sociaux sont connus et pour certains n’hésitent pas à faire étalage de leur ruse pour obtenir ce qu’ils disent être un «droit». Pendant ce temps, la colère d’autres demandeurs de logement, en réel besoin ceux-là, s’amplifie et à juste titre. On se demande dans ce cas où est passé l’Etat qui permet ce trafic ; surtout qu’il est facile de faire ce constat et pourquoi aucune mesure n’est prise contre des actes pour le moins délictueux. Ces gens qui ont bénéficié d’un passe-droit n’avaient pas hésité à médiatiser leur cas, se donnant le rôle de victimes ; pourquoi ne pas les exposer au grand jour en prenant des mesures telles que de leur mettre le marché en main, soit rejoindre le nouveau logement, soit rester dans leur masure mais perdre dans ce cas le bénéfice d’un logement devenu fonds de commerce. Et comme ils avaient médiatisé leur cas, pourquoi ne pas médiatiser aussi leur pratique et les suites données pour réprimer leur trafic maintenant que la chose est éventée et clairement établie ? Avec la crise du logement actuelle, le fait de prendre des mesures à l’encontre de ces trafiquants, permettra d’assurer un tant soi peu la stabilité sociale. Car il ne faut pas oublier que c’est justement cette stabilité sociale qu’il fallait préserver, a été la cause première des passe-droits, s’agissant de faire taire les protestations et d’éviter les troubles. Une manière de chantage qu’aucun Etat ne doit accepter et dont les conséquences peuvent être autres que celles escomptées et notamment une colère légitime des dindons de cette farce, ceux qui sont en réel besoin d’un logement.