Annaba: Hommage au doyen des enseignants de Bled El Annab

Le 19 octobre 2013, l’un des pionniers de l’Education a tiré sa révérence. Il est allé rejoindre tous les vétérans de l’enseignement qui ont honoré leur pays avant et après l’indépendance. Doyen de la famille éducative de la wilaya d’Annaba, Monsieur Bensiahmed Bachir dit Baniche s’est éteint à l’âge de 84 ans loin de sa ville natale Aïn Beïda mais dans la ville des jujubes qu’il aimait tant et qui l’a adopté dès son arrivée en 1970 où il fut affecté à l’école de garçons d’Armandy, au cœur de la Vieille ville, cette Médina dont la mosquée millénaire de sidi Aboumarouane El Bouni a toujours veillé sur ses dignes fils. Cet éducateur, bachelier et normalien était la fierté des autochtones d’antan car c’était rare à son époque qu’un indigène puisse enseigner la langue de Molière. Or, il était l’un des meilleurs qui inculqua le savoir à des enfants de différentes communautés et de différentes religions. « Baniche » dont la bonté, la sagesse et l’intégrité sont cités en exemple par tout le corps enseignant, a commence sa carrière au mois d’octobre 1947 à l’école de Tiffech (Souk-Ahras) où il était chargé d’une classe unique à plusieurs cours ( du cours préparatoire, à la 6ème et 7ème année). En ce temps là, l’effectif des classes était moindre et l’école n’était pas pour tous. Il disait à ses amis et en particulier à M. Chellig Abdelkader qui est du même patelin que lui : « Comme il n’existait pas de transport, je regagnais mon poste de travail à dos d’âne où à pieds, été comme hiver, j’étais livré à moi-même. Comme j’adorais mon métier, j’oubliais toutes les contraintes…. » Après un bref passage à Tébessa, il a été affecté dans son bled Aïn Beïda où il enseigna plusieurs années avant d’être nommé par la suite directeur d’école. Aujourd’hui, l’établissement scolaire porte son nom. Qui ne connaît pas « l’école Baniche d’Aïn Beïda » ? Cela est une reconnaissance de la population d’autre fois pour l’enfant du pays qui s’était battu avec les autorités coloniales afin d’instaurer une cantine pour les élèves indigents, sa réussite pour cela lui valut respect, distinction, marque d’honneur et d’estime, pourtant il était encore très jeune. En 1970, il changea de wilaya. Il fut alors appelé à diriger l’école d’Armandy (Place d’Armes) où il exerça sa noble tâche pendant plus d’une décennie. Il remplaça le dernier directeur français M. durant qui retourna dans son pays d’origine la France. Pendant son long parcourt, il milita au sein de l’UGTA comme : Secrétaire général de l’Union locale d’Aïn beïda de 1966 a 1970 membre de la commission exécutive de la Fédération des travailleurs de l’éducation et de la culture (F.T.E.C) Au sein de la MUNATEC (Mutuelle nationale des travailleurs de l’éducation et de la culture) Membre du conseil d’administration de la Munatec de 1974 à 1984 Président du conseil régional de la MUNATEC de Annaba qui regroupe tout l’Est algérien de 1984 à 1990. Il termina sa carrière en 1991 à l’école de garçons de l’Orangerie en qualité de directeur. Ainsi son sens de la responsabilité et de l’amitié lui ont fait gagner l’estime du corps enseignant de tout l’Est algérien. L’Association des retraités de l’éducation avec son président M. Chellig, tous les enseignants qui ont eu le privilège de travailler avec lui dont moi, nous lui rendons hommage ainsi qu’à tous ceux qui l’ont précédés et nous demandons à Dieu Le Tout Puissant de leur ouvrir grandes les portes du Paradis.

L'EST - 29/10/2013 - Hadja Yasmina Dehimi