Annaba. Sidi Harb - Déplacement des tombes ?

Polémique autour du déplacement de tombes - D’abord rumeur et maintenant quasi certitude, l’information relative à un déplacement de tombes du cimetière de Sidi Harb, dans le cadre de la réhabilitation et de la remise en service du téléphérique, commence à se répandre comme une traînée de poudre enflant une polémique naissante, en l’absence de toute confirmation autorisée. Le responsable du cimetière de Sidi Harb affirme que l’objectif du déplacement des tombes permettrait de créer une servitude afin d’accéder aux cabines en cas d’entretien ou de problème technique. Selon toujours cet interlocuteur il s’agit de quelque 1000 tombes qui devraient être déplacées si l’on prend en compte 400 tombes entre chacun des pylônes qu’abrite le cimetière. Aux responsables du projet, il aurait proposé de changer carrément l’accès du cimetière en le déplaçant vers la partie supérieure. Mais cela reste du domaine des spéculations puisque le secrétaire général de l’APC affirme que pour le moment aucune décision n’a été prise concernant le déplacement des tombes. Mais selon ses dires, il s’agit d’une affaire très délicate qui touche plus de 400 tombes (?) et donc il est très difficile d’avancer quoi que ce soit. Actuellement des dizaines de familles ne cessent de s’enquérir des tombes de leurs proches craignant un éventuel déplacement à leur insu. « Nos morts ne sont pas des bêtes, ne sont pas des chiens ou des chats. Ce sont des êtres humains » clament-ils. Le chargé du projet contacté par téléphone a catégoriquement démenti cette information, « je ne peux rien vous dire concernant cette affaire du déplacements de tombes mais je vous assure que 1000 tombes c’est l’équivalent de trois cimetières ! » a-t-il déclaré. Pour en avoir le cœur net on s’est adressé au directeur des affaires religieuse de la wilaya de Annaba, le seul habilité à confirmer des décisions de ce genre, « je vous confirme que je n’ai rien reçu pour donner mon avis sur cette information qui est avant tout d’utilité publique mais n’empêche que j’ai contacté mes collègues pour une éventuelle fatwa concernant cette affaire » a-t-il affirmé. Il n’a pas manqué de signaler que l’objectif c’est de mettre en lumière cette décision même si pour le moment il n’y a rien d’officiel, « le déplacement des tombes n’est pas prohibé dans notre religion notamment lorsque il s’agit d’un cas de force majeur comme celui-ci et qu’il n’y pas d’autres solutions ». Comme on le constate, la rumeur fait son chemin, la polémique enfle mais personne ne confirme directement l’information. Un bon moyen de mettre le feu aux poudres si les autorités locales persistent dans cette opacité alors que l’information court les rues. D’autant que concernant un projet d’utilité publique de l’envergure du téléphérique qui va désenclaver encore plus la commune de Séraïdi, les proches des défunts enterrés à Sidi Harb peuvent comprendre la démarche à condition qu’ils soient prévenus et tranquillisés. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
L'est républicain > 10/04/07 > Boufessioua Sofiane