Annaba: PMI de Sidi Aïssa - Une situation catastrophique

La situation de la PMI de Sidi Aïssa, cette officine médicale dépendant du secteur sanitaire et supposée prendre en charge les résidents de ce quartier, de plus en plus nombreux, est pour le moins catastrophique sinon très grave. En effet, il n’y a qu’à se référer aux propos du ministre de la Santé, à sa dernière visite pour comprendre qu’entre le discours et la réalité, en matière de santé publique, il y a une distance incommensurable. D’abord, il n’y a pas de chauffage, les deux radiateurs à bain d’huile ont été volés il y deux semaines de cela, tout comme deux résistances et un réchaud. Volés parce qu’il n’y a pas de gardien, les portes et les fenêtres sont dans un état déplorable et le portail n’en a que le nom, il ne ferme pas. Cette infrastructure médicale publique a la charge de milliers d’âmes mais ceux qui viennent en consultation, pour un vaccin ou quoi que ce soit d’autre, n’ont même pas la possibilité de s’asseoir, il n’y a pas de chaises et pour parfaire le tout, de temps à autre, le personnel, en majorité des femmes, médecin, sage-femme, femme de salle, fait face à des situations difficiles dans une absence totale de sécurité. Une seule question s’impose dans une situation pareille, pourquoi garder ouverte cette PMI, dans ces conditions ? On ne peut croire que le personnel n’a pas conscience de cet état de fait et ne se plaint pas à sa hiérarchie puisque les résidents du quartier le font et ne cessent de dénoncer cette situation, dont les conséquences les touchent directement. Une situation en complète contradiction avec toute la stratégie de l’Etat en matière de santé publique. Ces PMI sont censées apporter aux citoyens les services médicaux les plus simples de proximité et éviter l’afflux incontrôlable aux hôpitaux, ce qui n’est pas le cas et les malades s’en prennent durement au personnel quand ils ne peuvent PAS leur porter assistance faute de moyens. C’est compréhensible quand quelqu’un en détresse s’aperçoit que personne ne peut l’aider au moment où il souffre et quand l’Etat, selon les déclarations, donne sans compter pour des moyens inexistants. On ne peut même pas fermer ces PMI puisqu’il faut donner l’illusion d’une médecine publique et surtout des statistiques qui arrangent tout le monde sauf les malades. Certains vont peut-être s’inscrire en faux, dire que c’est exagéré et bien non, la situation est réellement catastrophique, elle contredit toutes les déclarations, toutes les mesures décidées par l’Etat et ceux qui ne le croient pas n’ont qu’à y aller.

L'EST - 26/11/2013 - Ammar Nadir