Annaba: Depuis l’indépendance - Un ancien moussebel vit au milieu des rats d’égouts

Non, ce n’est pas un titre pour apitoyer des autorités ou des citoyens mais tout simplement pour rapporter la triste vérité. Cela est facile à vérifier et il n’y a qu’à se rendre au stade des Lauriers Roses et là vous trouverez ce vieux né en 1928, grabataire de surcroit qui a pour voisinage des rats ressemblant à des taupes. Nous nous sommes rendus à son chevet, car des âmes charitables et bien élevées nous avaient signalé ce cas. Pendant que de faux moudjahidine se vautrent dans des salons calfeutrés, lui le père Gouri est en train de dépérir dans une masure attenante aux vestiaires du stade dont il est était le gardien depuis l’indépendance. Il est même arrivé une fois où une rate avait mis bas dans ses couches jetables, oui entre ses jambes. Comme le dit si bien Corneille, dans une pièce célèbre : « O vieillesse ennemie, n’ai-je donc tant vécu que pour voir cette infamie » car c’en est une et le moindre des gestes à faire est de prendre en considération ses doléances. Il a bien saisi les autorités, « El Houkouma » comme il le dit, tout en remerciant les services de la mairie ainsi que le directeur de l’Office communal des sports, mais sans jamais avoir été satisfait. Il vit grâce à la prévenance de son fils, simple facteur, qui doit compenser son travail et faire le garde malade. Tous les sportifs qui fréquentent ce stade sont au fait de sa situation déplorable pour ne pas dire dramatique.

 L'EST - 27/11/2013 -  Ounissi Manel