Annaba: L’équipée sauvage s’était achevée par un mort - Vingt ans de réclusion requis contre le principal ac

C’était le dernier jour du mois de Ramadhan 2012, les gens s’apprêtaient à célébrer l’Aïd El Fitr, lequel arrive comme une délivrance pour les pères de familles. Cependant c’était également la veille de bonnes affaires pour les marchands informels de la Rue Gambetta qui fourguaient leurs produits « Made in China » à ceux qui n’avaient pas les moyens d’acheter des effets locaux ou européens. Des jeunes qui habitent à la Cité Ziani de la commune d’Echatt avaient un différent au sujet d’une dette impayée d’un malheureux million de centimes. Cette somme a été l’élément moteur d’une véritable bataille à coups de barres de fer, de fusils harpons, de sabres et de cannes. Ceux qui n’avaient pas d’arme se servaient de grosses pierres dans l’attaque organisée. Les meneurs, avaient alors rassemblé toute une armada, composée entre 40 et 50 personnes pour se rendre du village de Ben Amar (appelé aussi Bouchaâla) vers la ferme de Ziani Ahmed, jouxtant Bouachir Tahar où résidaient les agresseurs de B. I en le blessant au dos d’un coup de couteau. Ces mauvais créanciers, qui n’avaient pas accepté d’être rabroués par ce dernier avaient en fait déclenché un bouillonnement certain et incité les jeunes de Ben Amar à organiser une expédition punitive. Même la mosquée, un lieu de culte respecté de par le monde entier, n’avait pas échappé à l’assaut organisé par vagues. La « bataille » était ordonnée et chacun avait un rôle à jouer. Plusieurs blessés avaient été dénombrés et B. Hichem devait décéder à la suite des coups mortels qu’il avait reçus. Les os du pied avaient été brisés par un sabre et les veines sectionnées, ce qui avait laissé la victime se vider de son sang. De plus de nombreuses blessures et hématomes avaient été constatées par le médecin légiste. Ce qui laisse supposer que plusieurs agresseurs s’étaient acharnés sur la victime. Cette dernière n’avait rien à voir avec cette bagarre, elle se rendait à la mosquée pour accomplir son devoir religieux. Soulignons que la bataille s’était déroulée entre le premier et le deuxième appel à la prière du « Fajr ». Les accusés nient chacun à son tour avoir donné les coups mortels. Mais la plupart reconnaissent avoir participé à l’expédition. Plusieurs avaient été blessés lors de la mêlée et les décès auraient pu être plus nombreux si des sages de cette petite cité n’étaient pas intervenus. La victime avait été emmenée aux urgences par ses deux frères et son cousin et c’est à l’hôpital que le dernier souffle avait été rendu. 11 personnes sont dans le box des accusés. 6 étaient en prison préventive et 5 comparaissent libres. La bande est poursuivie pour le crime de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner avec préméditation et de bagarre violente ayant entrainé la mort d’une personne et de profanation d’un lieu de culte, ainsi que de coups et blessures volontaires à l’aide d’armes blanches à l’encontre de B. A, Z.H, H. A, L.R, K.F, les sept autres accusés sont poursuivis pour la participation à une bagarre au cours de laquelle ont été échangés des coups d’une grande violence et qui ont causé le décès d’une personne. Le nombre important d’accusés, de témoins et les plaidoiries des avocats qui ont suivi le réquisitoire de l’avocat général font que le verdict n’a été prononcé que tard dans la soirée. Le Procureur dans son intervention a requis 20 ans de réclusion criminelle contre le principal accusé B. Idriss, 15 ans à ses 4 codétenus qui s’étaient introduits dans la mosquée et 3 ans au reste des accusés au nombre de 7. Les plaidoiries des défenseurs dureront jusqu’à la nuit tombante, d’où l’impossibilité de le communiquer à nos lecteurs. Ce qui fera l’objet d’une suite dans notre prochaine édition.

 L'EST - 05/12/2013 - Ahmed Chabi