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Annaba: Vincent le gouic. DG d’ArcelorMittal - «Notre stratégie est de couvrir les besoins du marché Algerien

Publié le 22/12/2013
-Le complexe sidérurgique d’El Hadjar ainsi que les mines de Tébessa viennent de bénéficier d’un plan global d’investissement. Pourriez-vous nous en rappeler les objectifs ?

Je pense que les objectifs sont de diverses natures. Ils sont d’abord de nature à renforcer et à pérenniser l’entreprise. Celle-ci enregistre aujourd’hui des performances et un niveau de productivité fort dégradés. Il ne faut pas oublier qu’El Hadjar est en compétition avec des sidérurgistes autour de la Méditerranée qui sont parmi les meilleurs au niveau mondial. Nous avons le souci que cette entreprise vive et se développe pour qu’elle soit transmise à la génération suivante. L’autre volet concerne la politique industrielle du gouvernement. Il existe un marché fortement demandeur, mais qui est essentiellement approvisionné par l’importation, parce que nous n’avons pas su ou pu répondre à la demande de manière efficace. Cet investissement remplit plusieurs objectifs. A savoir pérenniser l’entreprise, la vie économique locale et l’emploi d’une part, et participer à la réduction de la facture des importations, d’autre part.

-L’une des raisons invoquées pour expliquer les contre-performances enregistrées par le complexe est l’instabilité sociale chronique. Un pacte de stabilité sociale vient d’être signé avec la section syndicale. Toutefois, un syndicat autonome vient d’être créé. Ne craignez-vous pas une persistance des tensions sociales au niveau du complexe ?

Les contre-performances de l’entreprise ne sont pas exclusivement liées à l’instabilité sociale. Jamais le nombre de jours de grève n’a pu justifier les contre-performances. En revanche, il est sûr qu’on a du mal à préparer l’avenir quand il y a tous les jours des perturbations. Il y a aussi le mode d’organisation qui est de fait peu adapté au niveau de compétition d’aujourd’hui. D’où l’intérêt du programme d’investissement, car il va nous permettre de dépasser une capacité de production de 2 millions de tonnes.

Notre productivité va être multipliée par quatre par rapport à la situation actuelle, sans pour autant qu’on ait besoin de réduire les effectifs. Ceci étant, on souffre de façon chronique, depuis 2009, d’une instabilité sociale qui est liée à une crise de représentativité, plus ou moins influencée par des causes exogènes. Il faut avoir conscience que l’immense majorité des travailleurs du complexe souhaitent qu’on les laisse travailler.Dans le cas actuel, il n’y a pas eu de création d’un nouveau syndicat. Pour certaines raisons que je ne saurais commenter, la majorité des travailleurs s’est retirée de l’UGTA et a nommé un porte-parole.
Cette nouvelle crise de représentativité correspond à une aspiration de plus en plus nette des salariés de voir leur représentation changer. Ce qui me rend confiant, car cela traduit l’évolution de la pratique du dialogue social, du mode de vie à l’intérieur de l’entreprise, et donne de l’espoir.

-Le pacte de stabilité prévoit, en plus des questions liées aux salaires, un programme d’accompagnement et de formation des personnels. Quel impact cela aura-t-il sur le climat social et la culture d’entreprise ?

Par ce projet d’investissement, nous voulons garder, pérenniser et pourquoi pas augmenter le nombre d’emplois qualifiés. Nous avons prévu des plans de formation conséquents, même au niveau des différentes unités du groupe. Les salariés ont envie de réussir et d’augmenter leur professionnalisme. Nous avons tous les ingrédients d’un projet d’entreprise majeur. Il faut qu’on arrive à faire évoluer la culture d’entreprise. C’est aussi une façon d’augmenter l’employabilité et la valeur des salariés d’ArcelorMittal Annaba. Il y a un pan du programme dédié à la formation et que nous allons mettre en œuvre dès 2015, lorsque les chantiers auront bien avancé.

-Les groupes Sider et Ferphos ont désormais la majorité du capital de l’AMA, et des mines de Tébessa. Qu’est-ce que cela a changé dans l’entreprise ?

L’unité d’Annaba est toujours une filiale du groupe ArcelorMittal. Je pense que du point de vue du fonctionnement, de l’opérationnel, de la politique commerciale, de l’accès aux méthodes de management, qui font partie du packaging ArcelorMittal, cette capacité de recherche de l’excellence dans le domaine industriel doit être mise au service d’El Hadjar. Les modifications de l’actionnariat ne change pas grand-chose à ce qu’il y a à faire du point de vue opérationnel. En revanche, en ce qui concerne la gouvernance de l’entreprise, beaucoup de choses vont être modifiées. Le conseil d’administration change de composition, puisqu’il y aura plus d’administrateurs représentant Sider. Il y aura aussi probablement un rapprochement des centres de décision. On mettra également en place des commissions qui se pencheront sur les ressources humaines, les investissements et enfin sur l’audit et la surveillance.

-On a évoqué, à un certain moment, la possibilité d’un retrait d’ArcelorMittal et même le dépôt de bilan de l’entreprise au niveau du tribunal d’El Hadjar. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Je profite de votre question pour répondre à cette contre-vérité qui veut que je sois allé, à un moment donné, déposer le bilan auprès du tribunal d’El Hadjar. Cela n’a pas été le cas, et je n’ai pas communiqué à ce sujet. Il est clair qu’ArcelorMittal Annaba, depuis quelques années, fait face à des difficultés financières. Il n’est pas vrai non plus de dire qu’ArcelorMittal a eu envie de partir. Le groupe a toujours pensé que sur ce marché, il y a du potentiel. Ce qui nous a amenés à considérer qu’on devait rester et s’impliquer dans ce nouveau plan d’investissement. Car cela répond à un besoin du marché, nos partenaires étaient prêts à nous accompagner, et il y a une volonté claire de toutes les parties, y compris des partenaires sociaux, de refonder cette société.

-A l’époque, certains observateurs ont accusé ArcelorMittal de faire du chantage à l’emploi pour obtenir un soutien de la part des pouvoirs publics algériens…

Il n’y a jamais eu de chantage. Dire que face aux diverses difficultés qu’ArcelorMittal ne pouvait plus continuer n’est pas du chantage, c’est un constat. Une entreprise qui perd, de manière significative et récurrente, de l’argent ne peut pas continuer. C’est évident que si rien ne change, la fin de l’histoire est écrite d’avance. C’est pour cela qu’avec nos partenaires, notamment Sider, nous nous sommes réunis pour décider d’un nouveau futur pour cette entreprise.

-Existe-t-il une projection de la part du groupe ArcelorMittal pour les unités algériennes en ce qui concerne leur place sur le marché global ?

La filiale algérienne fait l’objet de toutes les préoccupations du groupe ArcelorMittal. Pour ce qui concerne la possibilité d’exporter les produits d’El Hadjar, je pense que le gap pour la couverture des besoins du marché algérien est tel qu’on a encore du temps pour se poser la question. Je n’y vois que peu d’intérêt pour le moment. Le Maroc et l’Europe sont en surcapacité significative. Je ne pense pas qu’on puisse, aujourd’hui, concevoir le succès d’ArcelorMittal Annaba via l’export. Il faut cependant être capable d’exporter, comme il est important d’être compétitif vis-à-vis des autres.

El Watan - le 22.12.13
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