Annaba: De nombreux condamnés attendent dans les couloirs de la mort

Pour ne parler que des verdicts énoncés par le Tribunal criminel d’Annaba, plusieurs condamnations à la peine capitale avaient été prononcées durant ces dernières années. Les crimes pour lesquels étaient poursuivis les auteurs dépassent en effet toute logique et tout entendement. Et les rappeler à nos lecteurs nous a semblé opportun après l’adoption de la loi punissant de la peine de mort les meurtriers d’enfant mardi passé par le Parlement. On attend tout simplement de la voir passer devant  le Conseil des ministres  pour pouvoir l’appliquer. Il a fallu en effet plusieurs crimes dont ont été victimes des enfants innocents, que cela soit à Constantine, Alger ou El Kouif ou ailleurs. Des monstres qui ont été condamnés par le passé sont tombés dans l’oubli, sauf pour les parents des victimes innocentes. Ainsi la mère de la petite Chahira née le 14 décembre 1994, égorgée par son père et jetée sur un tas d’immondices dans une décharge sauvage à Hadjar Eddis, croit toujours que son ex époux sera exécuté un jour. Son crime, commis le 26 mars 2011, il l’avait défini lui-même de bestial, il s’était servi de la corde achetée pour le mouton de l’Aïd et du couteau de cuisine réservé à cet effet pour commettre l’irréparable. Il avait  proclamé à haute voix, en se tournant vers la salle d’audience: « Je suis Dracula ! J’aime le sang ! »  ! Il avait en plus de l’égorgement, enfoncé une banane dans la partie intime de sa propre fille, sa chair. Condamné à mort le 15 décembre 2012 , il végète en taule. Il se rappellera jusqu’à son dernier souffle d’avoir souillé le corps frêle de sa gamine après l’avoir profané et même versé sur sa dépouille  une bouteille de vin. Ce crime reposait sur un simple doute qui n’avait aucune raison d’être : on aurait vu une vidéo sur « Facebook » de Chahira dans des situations immorales. Ce n’était pas vrai ! Le deuxième crime s’était déroulé à Oued Fragha, lorsque trois individus s’étaient rués sur le pauvre fraudeur, handicapé à la suite de blessures reçues durant un accrochage avec des terroristes, pour leur permettre justement de vivre libres de toutes contraintes. Ils avaient loué ses services pour les emmener de Souk Ahras à Annaba, afin soit disant de faire des achats et alimenter leurs commerces informels. Armés de couteaux et d’un marteau, ils l’avaient agressé en cours de route et lui avaient asséné plusieurs coups de couteau au flanc et trois coups de marteau sur le crâne..  Un crochet s’était brisé dans la cervelle du pauvre fraudeur. Ils l’avaient alors abandonné au bord de la Seybouse et recouvert sommairement de grosses pierres. On retrouvera le cadavre une semaine plus tard dans un état de décomposition avancée. Le motif de ce crime est la misérable somme de 16OO DA, qu’ils avaient dépensée dans un bar de la côte, à Toche, après avoir abandonné la  vieille « Cielo » au Champ de Mars car elle était maculée de sang. Enfin un autre exemple parmi beaucoup d’autres est celui d’un terroriste qui avait à son actif pas moins de treize assassinats. Sa dernière victime n’était qu’un pauvre berger, qu’il avait froidement égorgé au motif qu’il aurait pu être un « indicateur de la houkouma ». Le citoyen se pose la question de savoir pourquoi des pays qui dirigent les destinées du monde, membres permanents du Conseil de Sécurité, se targuant d’être des défenseurs des droits de l’homme continent à exécuter leurs criminels, pendant que l’Algérie qui est un Etat souverain se laisse aller aux sentiments justement de ces droits qui sont bafoués ailleurs. Des victimes innocentes réclament l’application de cette peine au risque de ne plus connaître la quiétude et le repos de l’âme.

lestrepublicain - 22 décembre 2013 - Ahmed Chabi