Annaba: Urgences médicalesde l’hôpital Ibn Sina - “La gabegie, ça suffit !”

Autant le ministre de la santé a été satisfait des travaux entrepris pour la réorganisation des urgences chirurgicales, autant il a été stupéfait, voire indigné par la situation des urgences médicales au niveau de l’hôpital Ibn Sina où sont transférés, H 24  et dans l’urgence, des centaines de malades  souffrant, entre autres, de problèmes cardiaques, d’hyperglycémie ou d’hypertension. Manque de places, de lits, de salles pour les accueillir,  les médecins et le personnel paramédical font des prouesses pour parer au plus pressé, et éviter, dans la mesure de leurs moyens, des décès, mais dans quelles conditions ! Malades en souffrance, soignants, matériel,  tous sont entassés dans une salle unique, avec des débordements sur le couloir et  sur le minuscule bureau du médecin chef, où, assis sur une chaise, des personnes souffrant du cœur sont branchées à des appareils d’électrocardiogrammes,  Des auscultations ont même lieu par terre, sur des matelas. Ajoutons à cela la présence des personnes accompagnant les malades à qui l’on demande souvent de tenir un flacon de perfusion faute de potence, ou de se rendre en ville très rapidement pour acheter un médicament, suite à l’épuisement des stocks, surtout la nuit. Les gens sont au coude à coude. Des conditions de travail réellement catastrophiques et qui durent depuis des années, sans aucune amélioration. Une occasion de saluer médecins et personnel paramédical. Mais jusqu’à quand ? La récente visite du ministre devrait, selon nos sources, entériner la seule solution envisageable pour mettre un terme à cette situation à savoir l’implantation du service des urgences médicales au niveau de l’ex- bloc administratif de l’hôpital Frantz Fanon, une option jugée par le staff médical  comme étant la plus plausible et la meilleure en termes d’accessibilité et d’espace. La première étape de réalisation de ce projet, décidé par l’ex- wali et qui avait été accueilli très favorablement par la direction du CHU, consistait à soumettre le bâtiment en question à l’expertise du CTC qui a émis un avis favorable. Mais plusieurs mois après l’émission du rapport des experts,  la concrétisation du projet attend toujours, pour des raisons obscures, malgré l’urgence de la situation. Combien de décès faudra-t-il encore comptabiliser, de malades soignés dans des conditions dignes du moyen âge, pour qu’enfin, on se décide à dire : « La gabegie, ça suffit ! »

lestrepublicain - 30 décembre 2013- Farida H.