Annaba: REPORT DU RECASEMENT DES HABITANTS DE BOUKHADRA - La wilaya assiègée par des bénéficiaires

La wilaya était sous un état de siège en cette matinée du 15 Janvier, journée consacrée pour recaser les 1400 occupants d’habitats précaires de l’ex-Bouhamra. Quartier populaire depuis la période coloniale connue pour l’implantions de l’ex-SAS qui avait à l’époque   servie à emprisonner beaucoup de militants de la cause nationale, il est devenu avec l’avènement de l’indépendance, un véritable ghetto où s’étaient entassés tous les sans logements, particulièrement  des personnes originaires de la région de M’sila, pour recueillir par la suite toute  une faune qui avait discrédité les lieux. Des taudis avaient alors commencé à être érigés pour devenir une véritable plaie. La création d’emplois par l’ex- SNS y avait attiré des gens venus des campagnes environnantes qui s’étaient incrustés sur le tissu urbain. Les opérations de démolition et de transfert de résidence vers la commune actuelle d’Echatt, faisant alors  partie de la wilaya d’Annaba, en 1983 avaient été ordonnées par l’ex-Wali Baghdadi Laâlaouna. Mais entre temps d’autres sont venus les remplacer, ramenant la situation telle qu’elle existait. La wilaya d’Annaba, a établi un vaste programme de constructions de logements afin de résorber cet habitat précaire qui rongeait la partie sud de la ville. Les citoyens qui les occupaient vivaient dans des conditions d’insalubrité extrêmes et surtout dans l’attente d’un recasement.  Dans l’intérêt général, cette opération programmée pour ce mercredi 15 Janvier a du être reportée de quelques jours, puisque certaines parties des 1000 appartements ne bénéficient pas de branchement d’électricité, de gaz de ville et d’eau potable. De plus les opérations de démolition doivent se faire avant le déménagement, condition sine qua non pour la remise des clés. D’autre part d’après le chef de daïra, le maire d’El Bouni, et en présence du Président de l’APW, ces attributaires ont même nettoyé les appartements qui leur ont été octroyés. Seulement quelques jours ne pouvant pas nuire à ces derniers, il leur est demandé seulement de patienter. Chose que n’acceptent pas ces derniers, avançant qu’ils ont ramassé tous leurs effets, formés des ballots de vêtement et enlevé les toitures en éternité.
 Un dispositif policier imposant a été installé et le maire d’El Bouni avait failli être lynché, accusé par la foule de n’avoir pas tenu parole. En réponse, il nous avait déclaré qu’on ne peut pas matériellement recaser plus de 50 familles sinon plus  par jour, surtout en cette période d’intempéries, si les moyens le permettent. On a observé plusieurs évanouissements, des  crises de nerfs et même des tentatives d’envahissement de la  cour de la wilaya. L’intervention énergique des agents de l’ordre public, sous la conduite du Commissaire Principal de la Sécurité publique a permis cependant de contenir la foule. Des pourparlers ont été entamés entre les policiers et les protestataires sans résultats probants. Chacun voulant être  satisfait, et chacun clamant sa déception et sa colère.  Ce qui est sûr c’est que les 1400 logements seront distribués dans les jours qui viennent et ramèneront le sourire et la joie au sein des familles qui ne garderont qu’un mauvais souvenir de ce 15 Janvier.

lestrepublicain.com - 16 janvier 2014 - Ahmed Chabi