Annaba: SEATA - Encore une crise interne

Frôlant la faillite financière, socialement instable depuis des années et objet de critiques sans nombre sur la qualité de son service, la SEATA s’offre encore le luxe d’une crise interne avec le congé forcé, depuis trois mois maintenant, de son directeur d’unité. Ce dernier qui avait demandé à prendre un mois de congé sur un reliquat courant depuis sa prise de fonction à la tête de l’unité, au cours du mois d’octobre 2013 et pendant une période où la tension était quelque peu relâchée sur les services de l’entreprise, avait été surpris de voir son congé reconduit pour une autre période sans en avoir fait la demande. Ce qui avait amené ce cadre à saisir le directeur général par intérim, pour protester contre cette mise forcée en congé alors qu’elle coïncidait avec la fin de l’année, période d’inventaires et de bilans de fin d’exercice où sa présence était plus que requise, surtout pour des dossiers litigieux en instance, notamment un marché de gré à gré relatif à l’embellissement de la station d’AEP Mexa, dans la wilaya d’El-Tarf, entre autres.
L’unité avait même fait l’objet d’un audit en l’absence de son directeur et la décision de son maintien en congé l’avait mené à adresser un recours au wali, après un recours en vain auprès du Conseil d’administration de l’entreprise. Selon le plaignant, la wilaya avait recommandé sa réintégration à la direction générale, mais il fut encore une fois surpris par une troisième mise en congé. Une décision qui confirme sa mise à l’écart de son poste et sans motif, autrement il aurait fait l’objet de mesures légales, préconisées par les textes et lois relatives aux relations de travail. Pour sa part, le directeur général par intérim de la SEATA, estime que ces congés sont légaux et que le service commercial fonctionne mieux avec l’intérimaire du directeur d’unité. S’agit-il donc d’un éloignement pour mauvaise gestion ? En ce cas, des mesures auraient dues être prises à l’encontre du directeur de l’unité, autres qu’une mise en congé annuel forcée. L’avenir le dira, mais c’est une situation dont la SEATA aurait pu se passer, alors qu’elle est dans la tourmente depuis le départ des Allemands et qu’elle fait face à une grogne larvée des travailleurs.

lestrepublicain - 29 janvier 2014 - Ammar Nadir