Annaba: CONTRÔLE TECHNIQUE DE VÉHICULES - Des sanctions disproportionnées

Le contrôle technique des véhicules de série 2012 est d’actualité, notamment sur les chaines audiovisuelles nationales, chose tout à fait normale même si l’on rappelle les sanctions allant de pair avec le défaut de souscrire à cette procédure obligatoire. Des sanctions pour le moins disproportionnées avec l’infraction puisque il est prévu, un retrait du permis pour la durée d’une année, une amende pouvant aller de 20 000 à 50 000 D.A et une peine de prison ferme allant de 2 à 6 mois. On comprend que cette obligation du contrôle technique, partie de la batterie de mesures à même de réduire les risques multiples liés aux véhicules roulants, soit sanctionnée mais la sévérité dans ce cas est hors de propos et le seul retrait de permis est en soi plus que motivant. Si maintenant, au constat d’une omission lors d’un contrôle routier, on trouvait un motif délictueux lié au véhicule ou à son propriétaire, il y aurait déjà les sanctions prévues par le code pénal, sans y rajouter celui du défaut de contrôle technique. Autrement, on comprend mal cette sévérité quand on voit quotidiennement de véritables cercueils roulants sur les routes, des véhicules dont le plus emblématique est sans conteste la Mazda de plus d’une décennie d’âge, rouillée au point que la tôle part en poussière de fer, le moteur soufflant péniblement et polluant l’atmosphère, aussi dangereuse à conduire que pour les autres usagers de la route. On comprend mal que le ministère du Transport soit aussi sévère avec des véhicules neufs et permette la circulation de véhicules  dangereux pour les personnes comme pour l’environnement. Dans d’autres pays, il suffit qu’un véhicule atteigne 3 ans d’âge pour que  le coût de l’assurance augmente comme augmentent d’autant les taxes auxquelles souscrit son propriétaire et cela suffit amplement pour son remplacement qui s’avère ainsi plus économique. Aussi, s’il faut de la sévérité c’est avec les véhicules vétustes, dépassés par la technologie actuelle qu’il faut commencer et se monter intraitable puisque il s’agit de protéger des vies mais aussi l’environnement.

lestrepublicain.com - 04 février 2014 - Ammar Nadir