Annaba: ELECTION DU BÂTONNAT DE ANNABA - 4ème mandat pour Me Nedjouaâ

Les élections du bureau exécutif de bâtonnat de Annaba auquel ont postulé, notamment, deux listes, se sont déroulées jusqu'à tard dans la nuit du samedi à dimanche.  Sur les 2.373 inscrits, l'on dénombre un suffrage exprimé de  quelques 1.273 voix devant élire 27 membres sur les 91 postulants. L'opération de dépouillement a été plus ou moins à la faveur de l'équipe de Me Nedjouaâ, déjà à la tête du bâtonnat de la région de Annaba depuis déjà 3 mandats et dont la liste a remporté la majorité, soit 16 sur les 27 sièges. Le reste est revenu principalement à la liste de Me Allali. Ainsi, Me Nedjouaâ le bâtonnier sortant allait être, sans aucun doute, reconduit pour un autre quatrième mandat, affaibli cependant. Les hommes et femmes des prétoires relevant des cours de justice de Annaba, Tébessa et Guelma, avaient élu donc les 27 postulants pour un mandat de deux années. Les élus, représentants de 5 wilaya (Annaba, Guelma, Tébessa, Souk-Ahars et El-Tarf) sont appelés à les représenter notamment dans les domaines liés aux droits et devoirs de la défense.  Présidé par le doyen des avocats en l'occurrence Me Nouar Sâadane de Guelma, le comité de préparation et supervision des élections du bâtonnat est composé de 18 avocats. A l'issue du scrutin, certains avocats, ont qualifié l'opération de vote de  fiasco et pointent un doigt accusateur en direction du bâtonnier sortant, dont le bilan des activités au cours des précédents mandats « est plus que négatif », estiment-ils. En plus et surtout, ont-ils précisé, « les bâtonniers en exercice ayant déjà consommé deux mandats n'ont pas le droit de se porter candidat à un autre mandat. Mais le nôtre l'a imposé ».  Ces élections ont été tenues, rappelle-t-on, contre vent et marrée.  Il a fallu un forcing soutenu des avocats pour que des élections soient programmées, mais qui se sont déroulées malheureusement en l'absence de transparence, notamment en matière de vote par procuration. Selon des avocats.  En effet, la dégradation de la situation des avocats relevant du bâtonnat de la région de Annaba avait contraint au début du mois en cours les robes noires à manifester leur colère et dénoncé  l'état chaotique dans lequel se trouve actuellement leur noble profession. Lors d'une récente réunion tenue pour la circonstance, les avocats ont brisé l'omerta et dénoncé publiquement  la clochardisation de leur profession tout en appelant à une révolte pacifique à l'effet d'accéder à une situation mieux représentative. Pour ce faire, ils ont désigné un comité qualifié de « sages »  composé d'anciens et sérieux avocats pour prendre attache avec le bâtonnier actuel pour le convaincre de réviser la manière avec laquelle est élu le bâtonnier. Malheureusement pour eux, cette mission n'aura pas été menée comme il se doit, en raison de plusieurs paramètres, dont la pression exercée par ceux prétendant au droit d'aînesse, en direction des jeunes avocats. Me Boutamine, l'un des figures emblématiques de la profession dans le pays n'est pas allé, à l'occasion, avec le dos de la cuillère en direction du bâtonnat. « La situation des avocats a atteint le point de non retour. Des avocats condamnés ayant purgé leur peine exercent toujours en changeant simplement de région. D'autres dont le nombre avoisine les 500, ne sont même pas déclarés. Des magistrats qui intimident les avocats en pleine audience, etc… Bref, tous les ingrédients d'une dégradation avancée de la profession », a-t-il tonné. De son côté, Me Madadi, un des plus anciens avocats de la région, avait également tiré à boulets rouges sur la gestion du barreau de Annaba dont le bâtonnier sortant a toutes les chances d'entamer son quatrième mandat.

 lestrepublicain.com - 24 février 2014