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Annaba. Chômage et malvie à Chetaïbi

Publié le 15/04/2007

El harga comme échappatoire - Rien ne retient plus les jeunes de la commune enclavée de Chetaïbi au sud-est d’Annaba dont elle est distante de 68 km. Au fil des années, le nombre des hittistes ne cesse de croître. Ils sont à 95% de garçons et de filles au chômage dans une commune chef-lieu de daïra où l’on a les plus beaux lever et coucher du soleil.

Région touristique par excellence, Chetaïbi est la commune la plus démunie dans les secteurs socioéconomiques. Comme l’affirment Ali Laref, vice-président de l’APC et plusieurs des 9000 habitants, elle est l’éternelle oubliée des programmes de relance économique. Et si l’on se dit très satisfait en matière de couverture sanitaire avec l’ouverture imminente d’un bloc opératoire à l’hôpital 60 lits de la commune, le problème du logement reste posé. « Outre la réception des 110 logements sociaux prévue pour fin 2007 et le reliquat de 260 autres ruraux hérité des précédentes années, notre commune a bénéficié d’un quota de 300 logements dans le cadre du programme d’un million de logements. Nous souhaitons, tout de même, bénéficier d’un autre quota pour juguler le phénomène de l’habitat précaire, particulièrement dans la localité de Zgaâ », considère Sebti Amirat, membre de l’APC. Avec ses agglomérations de Zaouïa, El Aâzla et Zgaâ, Chetaïbi vit principalement de la pêche. Le déficit en surface agricole utile a contraint la population à délaisser l’agriculture pour s’adonner à l’apiculture et aux élevages ovin, bovin et caprin. Même le raccordement en gaz de ville, prévu pour 2009, du chef-lieu de commune, ne semble pas dérider la majorité des habitants. Les promesses maintes fois exprimées depuis des années en ce sens ont laissé des séquelles dans l’esprit des uns et des autres. « Ce raccordement est une utopie. On nous a tellement promis de choses jamais réalisées depuis l’indépendance que nous ne croyons plus en rien. Nous nous sommes habitués à la malvie et à la précarité dans tous les domaines alors avec ou sans le gaz de ville… », avoue, d’une voix blasée, M. Daoudi au chômage. Un poste de serveur dans le restaurant du village durant la période estivale a suffi, durant les précédentes années, pour faire le bonheur de Kamel B., jeune universitaire au chômage. « J’attends impatiemment l’ouverture de la saison estivale pour pouvoir me sentir utile et gagner les quelque 4000 DA/mois pour 12 heures de travail/jour. Je suis ingénieur d’Etat en hydraulique au chômage depuis 2004 », affirme-t-il. Bonheur est trop dire lorsqu’on lit le désespoir sur son visage, son regard et dans sa voix. La même impression se dégage de la majorité des jeunes qui traînent à longueur de journée tout le long de la petite plage en site urbain ou sur le quai du petit port de pêche. A Chetaïbi, il n’y a pas de différence d’âges et de comportements. Personnes âgées et jeunes gens ont les mêmes occupations : fréquentation assidue du café du coin, des alentours de la mosquée, du quai et la nuit, lorsque le temps s’y prête, des discussions à ne plus en finir avec, dans les propos de chacun, la clé des songes « si… ». C’est cette dernière expression que nous avons entendue dans les propos du jeune Kamel B. : « Si j’avais les moyens, j’aurais fait comme la majorité de mes camarades dont deux sont aujourd’hui installés en Sardaigne, Italie. Ils ont tenté el harga et ont réussi. »

El watan > 15/04/07 > N. Benouaret

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