La petite bourgade de Zerizer avait été secouée le 11 Avril 2013 par le crime affreux commis par un jeune fraudeur sur la personne d’un gars de son quartier pour des futilités. Après avoir consommé quelques bières H. M Lamine s’était rendu à l’endroit habituel où se rencontraient les jeunes du quartier. Une clairière en bordure des habitations et de la forêt. Là on se racontait les événements de la journée, pendant que d’autres s’adonnaient à leur sport favori et qui est celui de lever le coude ou de tirer sur un joint. L’affaire porte ni plus ni moins que du partage de la fréquentation d’une gamine, une lycéenne, baptisée par une avocate stagiaire du prénom de Cassandra. C’est par elle que le scandale arriva ou plutôt que le crime en a découlé. La victime un sportif B. Mourad dit « Bibi », âgée de 25 ans, pesait 88 kg d’après le certificat médical du légiste aurait embêté la jeune fille qui sortait dans le temps avec celui qui allait commettre l’irréparable, croyant toujours avoir une main mise sur elle. D’une anicroche à une autre, une animosité s’était emparée des deux jeunes qui ne pouvaient plus se sentir. Durant l’après-midi ayant précédé le drame, le criminel aurait même tenté d’écraser la victime alors que cette dernière rentrait à moto chez elle. L’incident avait eu pour témoin le père de Mourad, un agent de la Protection civile qui est venu témoigner en disant qu’il sent toujours le sang chaud de son fils sur ses mains. Témoignage poignant d’un père qui avait trouvé sa propre chair exsangue, vidé de son sang après le coup de couteau qu’il avait reçu et qui lui avait sectionné la veine fémorale. Puis les instants fatidiques où la victime avait rejoint son assassin près du refuge de toute la faune de Zérizer. Il aurait été porteur d’un couteau de cuisine et s’était rué sur M. Lamine qui s’était retiré d’un groupe de gars du quartier. Sans doute pour consommer les 3 bières qui restaient des 6 qu’il avait achetées. Venu en courant B. Mourad, s’était accroché avec son assassin mais personne, pratiquement personne ne s’était interposé pour les séparer. Le criminel sort un couteau qu’il avait ramené de la maison et en porte un coup à la cuisse droite de son vis-à-vis. Le médecin légiste décrit l’action en rapportant que la blessure était profonde et assénée avec violence, puisque le couteau s’était brisé en deux. La lame étant restée dans la cuisse de Bibi, seule le manche en bois avait été retrouvé par les gendarmes chargés de l’enquête. Mourad tombe à terre et se vide rapidement de son sang. C’est le père qui va l’évacuer vers l’hôpital, tout en sachant qu’il avait déjà rendu l’âme. Les 8 témoins qui défilent à la barre font le même témoignage : il faisait nuit, puisqu’il était 21 heures, les ténèbres qui enveloppaient ce coin perdu du village ne leur avaient pas permis de voir qui était armé et la seule chose est que c’est la victime qui avait surgi de l’ombre en courant et en vociférant pour se jeter sur son assassin. Les voitures qu’ils avaient voulu arrêter pour transporter le blessé vers les urgences refusaient de le faire. D’ailleurs l’un des témoins déclare que son père lui avait recommandé de ne jamais se «mêler de bagarres car « Tji Ila Fil Hazzaz ». C’est à dire la fuite en avant. Le représentant du Ministère public n’y va pas par trente six chemins pour retenir la préméditation et requiert la peine capitale. Les avocats de la défense et particulièrement Maître Amara, un ténor du barreau ont tout tenté pour requalifier l’accusation en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort ou alors la légitime défense. Cependant la Cour convaincue que la préméditation devait être retenue tout en accordant les circonstances atténuantes condamne H. M. Lamine à 20 ans de réclusion criminelle et à verser 120 millions de centimes à titre de réparation aux parents de la victime. Le condamné dispose de 8 jours fermes pour interjeter appel.
lestrepublicain.com - 03 mars 2014 - Ahmed Chabi
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