Annaba: CITÉ 187 LOGEMENTS BOUHDID - La loi de la jungle

Le projet de construction de la cité des 187 logements de Bouhdid était censé peupler et urbaniser cette partie d’Annaba, isolée entre deux cimetières, l’ancien de Sidi Bouhdid et le nouveau de Bougantas et n’était nullement destiné à soumettre les 187 familles occupant les lieux, à la loi des résidents du bidonville jouxtant la cité. Pourtant, c’est le cas, avec les contraintes et l’insécurité depuis des années et depuis lundi, c’est carrément du racket à coups de couteau et de sabre. Pourquoi ? Parce que les « caïds » du bidonville, ceux qui vendent des terrains de l’Etat, construisent des habitations précaires aux candidats à un logement social, piratent l’eau et l’électricité et que tous connaissent à Annaba mais que personne ne veut toucher, ont décidé d’exploiter pour leur compte le parking de la cité et qu’il fallait bien mettre au pas les résidents… en leur fermant l’accès à leur parking et en les agressant ; un résident a été blessé lundi. Ou vit-on ? Dans un Etat de droit avec ses lois et ses règles ? Il est permis d’en douter devant ce constat étonnant à plus d’un titre, celui de pratiques mafieuses et dans l’impunité totale. Et pourquoi d’abord cette impunité, alors que depuis des années les plaintes ne cessent pas et que le domaine de l’Etat est devenu un fonds de commerce illicite ? Auraient-ils des protections occultes ces caïds de bas étage qui expliqueraient pourquoi ils s’attaquent sans crainte à de paisibles citoyens ? Pour l’heure, les résidents des 187 logements ont décidé de signer une pétition pour se plaindre une énième fois, outre la plainte du blessé mais rien ne dit que cela sera suivi d’effet cette fois, a contrario de l’indifférence habituelle réservée à leurs doléances de citoyens respectueux de lois qui ne les protègent qu’en théorie.

L'Est republicain  - 23 avril 2014 -  Ammar Nadir