Pour rester dans l’air du temps et de la mondialisation, même la mendicité à Annaba s’est internationalisée avec d’abord des réfugiés syriens puis subsahariens qui sont venus augmenter les rangs des mendiants autochtones, déjà en expansion. Et rien qu’avec ces derniers, les Annabis sont déjà suffisamment harcelés même si la majorité ne voit aucun inconvénient à donner une pièce, mais si l’on reste un moment en tel ou tel lieu du centre ville, il arrive que l’on soit sollicité au moins trois fois en moyenne. Une moyenne à laquelle il faut ajouter les « réfugiés » malgré l’aide qu’ils reçoivent du Croissant rouge local. Et l’on comprend ce phénomène pour peu qu’on comprenne que cela rapporte et pas qu’un peu. En effet, si l’on prend l’exemple de celui qui vous quémande de quoi boire un café seulement et qui n’accepte pas que vous l’invitiez à le prendre ce café, il n’accepte que la pièce, il peut facilement terminer la journée avec 1 000 DA en poche ; ce qui lui fait 3 millions de centimes par mois, la paie d’un fonctionnaire moyen. On comprend alors l’augmentation exponentielle de mendiants professionnels se donnant l’air de personnes biens sous tous rapports mais dans une mauvaise passe seulement. Mais aussi qui n’accepteront jamais de travailler, le cas s’est déjà présenté, car ils gagnent ainsi leur vie et bien sans trop se donner de mal, à part sillonner la ville et tendre la main. Et avec l’été, leur nombre va encore augmenter avec l’augmentation des visiteurs, c’est une tradition maintenant sauf que cette fois la « corporation » s’est internationalisée.
L'Est republicain - 28 avril 2014 - Ammar Nadir
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