Annaba: El Eulma : Manque d’infrastructures scolaires

 Les habitants de la cité Hasshassia à El Eulma dénoncent le retard accusé par les entreprises chargées de construire le premier CEM de la localité. Tandis que sa réception a été programmée pour la rentrée scolaire 2014/2015, des problèmes techniques et administratifs ont mis le chantier à l’arrêt. Cette situation pénalise les élèves d’El Eulma qui n’ont à leur disposition qu’un seul CEM. Une partie des habitants de la commune doit se déplacer à Chorfa qui, elle, n’a qu’un seul CEM. « Le nombre d’élèves atteint le nombre de 40 par classe. Des enfants doivent, pour se rendre au CEM de Chorfa, se déplacer avec leurs propres moyens » a confié un instituteur. Ainsi, sur les bords du chemin reliant El Eulma à Chorfa, on est interpellé par le spectacle désolant de petits écoliers faisant de l’auto-stop pour gagner leurs classes ou pour rentrer chez eux. Ces enfants n’attendent pas le bus car « il fait du retard et on arrive plus vite avec une automobile », affirme un petit auto-stoppeur. Pour obliger les automobilistes de passage à ralentir, ils se mettent presque au milieu de la route au niveau d’un dos d’âne. Il est également devenu normal de rencontrer des écoliers  entassés dans la benne d’un camion. L’éloignement de l’école a dissuadé plus d’un, notamment les filles, de continuer à fréquenter les classes. « Je connais plusieurs filles, et à un degré moindre des garçons, qui se sont vus retirés de l’école à cause de ce problème de transport. Avec un sentiment d’insécurité permanent et inquiétant, les parents préfèrent éviter les ennuis que d’avoir à le regretter plus tard » a expliqué un parent d’élève. A relever que pour ce qui est des écoles primaires, la commune d’El Eulma compte 7 établissements qui accueillent les quelques dizaines d’écoliers de la commune. A Chorfa, 4 écoles primaires peinent à accueillir correctement les enfants scolarisés. Ainsi, dépourvus d’infrastructures éducatives du premier et du deuxième palier, les habitants demandent également la construction d’un lycée. « Le lycée le plus proche est à Chorfa. « Nous avons formulé notre demande depuis plusieurs années. Personne n’en a pris compte… » entend-on parmi les Eulmis. Les habitants des localités Hashassia, Sidi Hamed et Bir El Merdja se sentent, à juste raison, marginalisés par rapport à ceux du chef-lieu où les autorités ont tout fait pour assurer l’accueil de tous les écoliers. « Nous avons l’impression d’être des laissés-pour-compte… » a lancé Karim, père de trois enfants. Si le secteur de l’éducation accuse des problèmes, d’autres sont en meilleure forme.  Avec une superficie de 157 km2, 6100 HA de bonnes terres et sa vocation agropastorale, la commune semble « rouler » au-dessous de ses capacités réelles. En effet, de par la diversité des activités agricoles et de l’élevage, notamment la culture industrielle, l’apiculture et l’aviculture, sa richesse en cheptels ovin et bovin, les habitants de la commune trouvent des créneaux très porteurs. « L’agriculture, en général, résorbe le chômage dans ces localités. Presque tout le monde travaille, notamment dans l’aviculture où le salaire minimal est de 20 000 DA », explique un agriculteur de Sidi Hamed, agglomération d’El Eulma. Les habitations traditionnelles héritées de père en fils et la disponibilité d’un important portefeuille foncier ont permis à la commune d’El Eulma de ne pas vivre la pression des demandeurs du logement social. En tout état de cause, si l’agriculture est plus ou moins en bonne santé, l’éducation, elle, souffre énormément.

Le Provencial - 19 mai 2014- Z.A.