Annaba: EXAMEN DU BACCALAURÉAT - La ministre de l’éducation met en garde contre les velléités de fraude

La ministre de l’Education, qui fait actuellement face à une véritable croisade menée par l’ancien ministre baâthise Ali Ben Mohamed, lui faisant un procès en incompétence linguistique (elle est francophone de formation), tient droit dans ses bottes.  Hier, Mme Benghebrit était à Constantine pour donner  le coup de clap officiel à l’examen de sixième. Cette visite dans la ville du Vieux Rocher  a été pour elle l’occasion d’envoyer un certain nombre de signaux forts. Et d’abord l’examen du bac qui débutera dimanche  prochain. Pour éviter le scandale de la fraude massive de l’année dernière, elle fait état de mesures  préventives tout en appelant à la responsabilité des parents et des candidats eux-mêmes.  « Toutes les mesures préventives nécessaires ont été prévues pour éviter les dépassements enregistrés l’année dernière lors des examens du baccalauréat, a indiqué Mme Benghebrit. Mais dans le même temps elle avertit :»nul n’est au-dessus de la loi», a-t-elle prévenu en précisant que «toutes les informations utiles, les conseils et les mises en gardes nécessaires ont été mentionnés sur les convocations pour le baccalauréat afin de permettre le déroulement serein de cette épreuve décisive» appelant les parents d’élèves à «s’impliquer davantage pour parvenir à cette équité». Il s’agit, selon elle, en effet dune question d’équité. Et c’est au nom de cette même équité que Mme la ministre a évoqué le cas de certaines wilayas du Sud du pays où la langue française a été supprimée des épreuves de l’examen de cinquième. Mais pour elle, c’est une mesure exceptionnelle, juste le temps de trouver une solution  définitive au manque d’enseignants de cette matière dans les régions du sud du pays. Des efforts étaient déployés pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise car, a-t-elle ajouté, «il s’agit de situations exceptionnelles qui doivent rester exceptionnelles». Pour ce qui est de la réforme, en privée, la ministre  est très critique, d’autant qu’elle a fait partie de la commission Benzaghou qui avait  élaboré un projet lors du premier mandat de Bouteflika. Pour autant, elle fait preuve de realpolitik pour ne pas braquer les courants conservateurs qui sont ces derniers temps sur le pied de guerre avec la nomination de Mme Benghébrit. La ministre doit donc marcher sur des œufs. Ainsi, elle a annoncé qu’ «un important séminaire national sera organisé en juillet prochain pour évaluer les résultats de cette réforme et arrêter les mesures de réajustement à mettre en œuvre», estimant que toute réforme a besoin «d’être évaluée continuellement». A cette évaluation seront associés les partenaires sociaux dont elle considère la participation importante.»La porte du dialogue avec les partenaires sociaux demeurera ouverte», a encore souligné la ministre, précisant que «les revendications sont issues de la pratique du terrain et doivent aller, en premier lieu, dans l’intérêt des élèves». C’est là un message subliminal pour les syndicats qui commencent à s’impatienter, après avoir eu des assurances au sujet des revendications socioprofessionnelles.            

Omar Zekri