Annaba. Les Américains débarquent

Après les Indiens, les Espagnols, les Français, les Sud-Africains et les Japonais, voilà que les touristes américains s’intéressent à Annaba. Jeudi dernier, plusieurs dizaines de compatriotes du président Bush étaient dans cette ville pour un séjour de quelques heures. Ces Américains ont eu toute la latitude de voir que les Algériens de Annaba étaient en fête, qu’il y avait comme une ambiance festive aux alentours du port, précisément sur le Cours de la Révolution, à la vieille ville, dans les rues et ruelles du centre urbain, du côté de l’hôtel international Seybouse. Ils ont aussi remarqué que la grande bleue léchait les pieds de cette montagne qu’est l’Edough. Ils ont écarquillé d’abord les yeux pour les ouvrir grands ensuite à la vue des banderoles placées çà et là à travers les artères de la ville. Toutes condamnent le terrorisme et vantent la réconciliation. Ils ont lu les affiches écrites en arabe et en français collées sur les murs par tel ou tel autre parti politique algérien respectueux de la démocratie. Ces touristes américains ont vu d’immenses banderoles placées par les supporters du club local. Leurs yeux, exprimant d’abord l’étonnement, ont paru s’extasier devant cette jeunesse en nombre qu’ils voyaient avide de vivre au son des différentes musiques du terroir ou d’ailleurs. Ils ont également vu des jeunes filles en pantalon, en minijupe, en hidjab et en djilbab. Les hôtes de Annaba du pays du Far West paraissaient être étonnés de cette joie de vivre des Algériens qui venaient tout juste de se relever des deux attentats d’Alger. Ils étaient étonnés de les entendre parler dans les deux langues (arabe et française), se comprendre et s’écouter. Pourtant, à la descente de leur bateau, policiers et douaniers algériens avaient remarqué comme une profonde inquiétude dans leur comportement. Elle s’est totalement dissipée à la vue des milliers de sourires qui leur étaient destinés comme pour leur souhaiter la bienvenue que certains citoyens leur exprimaient dans un anglais approximatif. Jeudi, des Américains étaient à Annaba. Ils ont vu, entendu et constaté que Annaba leur offrait l’image d’une Algérie sereine qui marche et qui avance malgré les aléas.
El watan > 21/04/07  > Mohamed Cherif