Annaba. Huit “harraga” gagnent la Sardaigne

Partis dans la nuit de mercredi dernier, depuis la plage de la cité Seybouse ex-Joanonville, huit jeunes hommes ont réussi à atteindre, sains et saufs, l’île de la Sardaigne, dans deux petites embarcations de pêche. Selon des témoins, ces «harraga» ont mis à profit l’absence  de  surveillance de la plage, pour partir à l’aventure dans la nuit de mercredi à jeudi. Ainsi, ils ont profité du calme de la mer qui a prévalu ces derniers jours. Et d’ajouter que ces huit harraga ont, eux aussi, utilisé des boussoles et des détecteurs GPRS de fibres optiques reliant l’Italie à l’Algérie par Annaba. Il s’agit de deux jeunes de la cité du Ruisseau d’Or et de six résidents de la cité Seybouse. Tous chômeurs et vivant dans des conditions sociales très difficiles, ils ont opté pour l’exode clandestin afin «d’améliorer» leur situation ainsi que celles de leurs familles. Contactés, les parents de deux jeunes, parmi ces huit harraga, ont indiqué que leurs fils ont pu rejoindre l’île de la Sardaigne et qu’ils leur ont téléphoné depuis cette région italienne pour les rassurer sur  leur arrivée, sains et saufs.  Il convient de noter que ce départ «réussi» survient deux jours après la tentative avortée d’un jeune originaire de Khenchela qui avait voulu partir clandestinement, par bateau depuis le port d’Annaba, au moment où un autre a été découvert mort par noyade. Mais cela ne semble aucunement effrayer les jeunes, poussés par une situation sociale défavorable, la pauvreté, la misère et le chômage.  Aussi, la plage de la cité Seybouse a été choisie, après que le contrôle se soit intensifié du côté de la plage de Sidi Salem.

L'est républicain > 22/04/07 > Toufik Ouazaa